[ TRADITION ] Une mobilisation historique pour défendre les cultures taurines

16 novembre 2021 à 11h28 par Stéphanie Marin Corentin Corger

[ TRADITION ] Une mobilisation historique pour défendre les cultures taurines

Dans le cadre du centenaire de la "Levée des Tridents", 1 000 cavaliers ont défilé dans les rues de Nîmes et plus de 4 000 personnes étaient rassemblées sur l'esplanade au moment des discours. Une forte mobilisation pour la défense des traditions locales et cultures taurines. 

"Ça fait un an que l'on y travaille !", confie Corentin Carpentier, grand défenseur des traditions locales, lorsqu'il évoque la commémoration du centenaire de la "Levée des Tridents" qu'il a organisé aux côtés notamment de l'Union Jeunes de Provence et du Languedoc et de la ville de Nîmes. Il y a 100 ans, précisément le 17 novembre 1921, le Marquis de Baroncelli mettait en place un grand rassemblement devant le tribunal de Nîmes pour apporter son soutien à plusieurs matadors et responsables des arènes de Nîmes attaqués en justice par la SPA (Société protectrice des animaux), afin d'interdire les corridas et finalement débouté de sa demande.

Acteurs de la tauromachie espagnole et de la Bouvine s'étaient unis et avaient levé les tridents ensemble pour défendre les cultures taurines. Un acte fondateur célébré un siècle après avec des problématiques toujours d'actualité. Pour cette "Levée des Tridents 2.0", près de 1 000 cavaliers sont partis sur leur monture depuis le parvis du stade des Costières, direction les arènes de Nîmes. À partir de la rue de la République, le public a commencé à se masser en nombre pour observer le défilé. Le point d'orgue étant l'arrivée du cortège devant l'amphithéâtre romain applaudi par un public venu en masse.

"Notre territoire résiste encore à la bétonisation grâce à nos biou"

C'était l'heure ensuite des prises de parole sur l'esplanade suivies par près de 4 000 personnes présentes en cet après-midi ensoleillé. Des curieux, mais aussi des Arlésiennes, des toreros comme El Rafi, Simon Casas, directeur des arènes et de nombreux élus locaux comme la députée Françoise Dumas ou encore le sénateur Laurent Burgoa. C'est le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, qui s'exprima en premier avant l'énonciation de manière théâtralisée du discours de Bernard de Montaut-Manse. Le discours magistral prononcé par l'avocat nîmois, le 17 novembre 1921, pour défendre les cultures taurines est resté dans les annales.

Comme tout un symbole, les mêmes mots ont retenti quasiment au même endroit un siècle après. Et pour boucler la boucle, c'est ensuite Berenger Aubanel, le pied dans le plâtre, qui est monté à la barre face au palais de justice. Si son arrière grand-père, le Marquis de Baroncelli, n'avait pas pris la parole il y a 100 ans, ce digne descendant d'une famille de manadier a souhaité rappeler le rôle précieux des éleveurs : "Que serait notre Camargue sans nos manadiers ? Que serait notre région sans cette économie indirecte qui rapporte plus de 200 millions d'euros ? Notre territoire résiste encore à la bétonisation grâce à nos biou." Les taureaux de la manade Aubanel ont enfin participé à l'abrivado sur le boulevard Victor-Hugo, concluant de belle manière cette commémoration. Rendez-vous désormais en 2121 pour la "Levée des Tridents" 3.0 !

 

Source: objectifgard.com