[Tourisme] : un redressement de tendance remarquable pour Arles

7 décembre 2021 à 9h53 par Laurent Rugiero

[Tourisme] : un redressement de tendance remarquable pour Arles
Crédit : Valérie Suau

Si les semaines à venir sont marquées du sceau d'une grande imprévisibilité au vu de l'évolution critique de la crise sanitaire, les professionnels du tourisme arlésien auront au moins eu la satisfaction d'enregistrer une saison 2021 porteuse d'espoir. Pour faire simple : après une année 2020 particulièrement mauvaise, les indicateurs de cette année ne sont pas loin d'atteindre ceux de 2019, quand les jours étaient encore heureux. Il y a pourtant eu du retard à l'allumage. "Fin juin, nous étions encore dans l'incertitude, rappelle Jean-Pierre Boeuf, directeur de l'office de tourisme. À ce moment-là, nous aurions signé pour faire ne serait-ce que 20 % de moins que la fréquentation que nous avons enregistré par la suite."

Au final, avec "une très belle arrière-saison qui s'est étirée jusqu'à la Toussaint", comme le souligne l'adjoint au maire délégué au tourisme Sébastien Abonneau, Arles a su tirer son épingle du jeu. Et ce, malgré l'absence de clientèles habituelles contraintes par les restrictions : les groupes, les Nord-Américains, les Asiatiques, et les participants aux séminaires d'entreprises.

Dans ce contexte particulier, les plateaux de la balance entre visiteurs français et étrangers ont perdu leur équilibre : de 50/50, le rapport est passé à 75/25 en faveur des touristes de l'Hexagone. Et parmi ces derniers, ceux venus de la région étaient majoritaires (40 %), juste devant ceux d'Ile-de-France (30 %). Dans le contingent des étrangers, Belges, Italiens, Espagnols et Allemands se partagent à peu près équitablement le gâteau.

Le point noir du stationnement

Pour autant, les restaurateurs n'ont pas eu à se plaindre de ce recentrage national. Au contraire. "Si le touriste étranger se contente souvent d'un petit-déjeuner copieux, le Français fait au moins deux repas par jour, glisse justement Jean-Pierre Boeuf. On a constaté une véritable explosion aux terrasses à midi."

"Juillet, août et septembre ont été très bons, confirme Jean Lavastre, président de l'Umih 13 Pays d'Arles. Août restera même comme un mois de référence. Personnellement, je n'avais jamais vu ça en vingt ans." Lucide, le représentant des hôteliers-restaurateurs ajoute : "Il faut reconnaître que la qualité de l'accueil a pu parfois pâtir du manque de personnel compétent." Car, dans ce secteur, toutes les offres d'emploi n'ont pu être pourvues. Et le problème perdure.

Celui du stationnement, lui, se fait de plus en plus prégnant. "C'est le principal point noir, concède Jean-Michel Jalabert, le premier adjoint au maire, qui en a la charge. Il nous faut déjà trouver des solutions à court terme car, avec l'ouverture de Luma et la réouverture du Museon Arlaten, nous avons touché du doigt les conséquences d'un manque d'anticipation dans ce domaine." "Nous travaillons avec Transdev pour faire émerger une meilleure communication sur les possibilités qu'offrent les transports en commun", confie à ce sujet Xavier Savary, président de Arleshopping, le groupement des associations des commerçants du centre-ville.

Pour capitaliser sur cette saison du renouveau, la municipalité se fixe comme objectif d'allonger au maximum la période touristique arlésienne. Si le Covid la met en sourdine. "Nous sommes très inquiets pour la fin d'année et les quatre mois à venir", souffle Jean Lavastre.

Source: laprovence.com

 

Le boom des musées et de la Camargue

"Patrimoine" et "Camargue" sont les deux occurrences les plus fréquemment recherchées sur le site internet de l'office de tourisme d'Arles. Ainsi, les monuments historiques de la ville sont revenus à des niveaux de fréquentation encourageants : 231 000 entrées ont été comptabilisées entre juin et septembre, contre 191 000 en 2020 (et 436 000 en 2019). Mais ce sont les musées qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu, avec 96 000 entrées cumulées : les musées Réattu, de l'Arles antique et de la Camargue enregistrent une fréquentation supérieure à 2019. Rouvert en mai, le Muséon Arlaten a accueilli 26 500 visiteurs à lui seul.

La même tendance est observée pour les sites de "loisirs nature". Les marais du Vigueirat, le domaine de la Palissade et, surtout, les Salins du Midi ont connu un succès inédit. Un besoin de grands espaces qui s'est traduit notamment par l'exceptionnelle augmentation de 45 % de l'affluence au bureau d'information touristique de Salin-de-Giraud, annexe de l'office de tourisme d'Arles.

 

2022 annoncée riche en événements

L'actualité amène à se montrer prudent. Un coup de frein à l'enthousiasme ambiant d'autant plus regretté que l'année prochaine à Arles s'annonçait jusqu'ici pleine de promesses. À commencer par l'arrivée du Tour de La Provence le 13 février, rendez-vous cycliste très populaire, qui attire désormais les plus grands noms du monde professionnel. Un mois plus tard, c'est l'art contemporain qui doit être mis en avant avec l'ouverture de la Fondation Lee Ufan dans le centre historique. Du 3 au 5 juin, la Santo Estello, festival du Félibrige, rassemblera un millier de personnes attachées à la maintenance des traditions provençales. Enfin, à l'automne, Arles accueillera les Rencontres nationales du tourisme fluvial, enjeu majeur pour l'attractivité touristique de la ville. Une manifestation qui draine des centaines de professionnels.

L'ensemble des 29 communes du Pays d'Arles a également été labellisé "Capitale provençale de la culture" pour 2022. Une année qui pourrait aussi permettre de renouer avec des ferias en configuration "normale".

 

Les honneurs du "daily mail"

Le magazine britannique Time Out a publié mardi sa liste des 16 meilleures escapades citadines en Europe pour 2022. Et, surprise, Arles occupe la première place du classement ! Selon Time Out, les points forts de la ville sont Luma, les Rencontres de la photo et les Carrières des Lumières des Baux-de-Provence. Un coup de projecteur relayé par le quotidien Daily Mail, le 2e le plus lu au Royaume-Uni. Depuis le Brexit, la clientèle d'outre-Manche se fait très discrète.