[ Société]Grève des médecins libéraux et étudiants le 29 avril dans le Sud : alerte sur la liberté d’installation
Médecins libéraux, internes et étudiants en médecine se mobilisent le 29 avril prochain dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. En ligne de mire : un projet de loi transpartisan visant à réguler l’installation des professionnels de santé pour lutter contre les déserts médicaux. Les syndicats dénoncent une atteinte à la liberté d’exercice et craignent un effet contre-productif.
Modifié : 17 avril 2025 à 16h02 par César Chahat-Franco
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La colère monte dans les cabinets médicaux. Médecins libéraux, internes et étudiants en médecine ont annoncé une journée de grève et de mobilisation le lundi 29 avril dans plusieurs départements, notamment le Gard et les Bouches-du-Rhône. Une réponse ferme à l’examen d’une proposition de loi, déjà adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale début avril, visant à encadrer l’installation des médecins sur le territoire.
Portée par le député PS Guillaume Garot et soutenue de manière transpartisane, cette loi entend répondre à la crise des déserts médicaux en conditionnant l’installation des praticiens à la densité médicale locale. En clair : un médecin ne pourrait ouvrir un cabinet dans une zone déjà bien pourvue que si un confrère part à la retraite ou ferme son activité. Il devrait en outre obtenir l’autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS), sauf dans les territoires dits "sous-dotés".
Une mesure jugée inacceptable par les professionnels concernés. Les organisations redoutent que le texte, au lieu de résoudre la pénurie de praticiens dans certaines zones, aggrave la désaffection pour l’exercice libéral, déjà en crise.
La grève s’annonce d’ampleur : SOS Médecins et l’Ordre des médecins appellent à manifester, tandis que l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) a lancé un appel à une grève illimitée à partir du 28 avril.
Cependant, la mobilisation devrait varier selon les possibilités d’organisation de chacun. « Si des cabinets ferment, il y aura des morts. Nous n’appelons donc pas à une fermeture illimitée », a précisé Sophie Bauer lors d’une conférence de presse mercredi. Les modalités exactes de la grève dépendront des risques encourus pour la prise en charge des patients.
L’examen de la suite du texte est prévu début mai au Sénat. D’ici là, la pression ne devrait pas retomber. Les syndicats exigent le retrait pur et simple de cette régulation et plaident pour des incitations volontaires, plutôt qu’un système qu’ils qualifient de coercitif.