[ POLITIQUE-SECURITE ] La Ville d'Arles et l'État signent le contrat de sécurité intégrée

24 août 2021 à 11h35 par Manon Variol

[ POLITIQUE-SECURITE ] La Ville d'Arles et l'État signent le contrat de sécurité intégrée
Annoncé en février, le contrat de sécurité intégrée (CSI) a été signé hier en fin d'après-midi par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le maire d'Arles, Patrick de Carolis. Le renforcement de la sécurité dans la ville était l'un des arguments forts de la campagne du maire, et la lutte contre les stupéfiants est l'engagement principal du ministre de l'Intérieur. Arles n'est pas la première ville à signer un CSI avec l'État, mais elle est la première commune de taille moyenne. "On a signé Clermond-Ferrand, Nantes, Toulouse et Dijon. Arles est la première ville de 50 000 habitants à le faire. Ce qui montre à la fois le sérieux de l'engagement municipal, les moyens mis en place et la volonté de travailler en partenariat", s'est félicité Gérald Darmanin.

Des renforts en septembre pour lutter contre les stupéfiants

Et le contrat de sécurité intégrée, que La Provence s'est procuré, n'y va pas par quatre chemins, évoquant dès sa quatrième ligne "une ville avec un taux de paupérisation de 24 %", et ciblant les "trois quartiers sensibles" de Barriol, Griffeuille et du Trébon : "La plupart des indicateurs sociaux et économiques y font apparaître une pauvreté et une précarité très présentes", introduit le contrat, précisant que la "délinquance générale y a progressé de 7,60 %" entre 2018 et 2019.

L'État et la Ville sont interpellés par "les formes de la criminalité sur Arles" qui "ont tendance à se rapprocher de façon inquiétante des caractéristiques des grandes agglomérations comme Marseille." Pour lutter contre cette "tendance", plusieurs points sont donc soulevés par le contrat de sécurité intégrée, désormais signé.

Il commence notamment par l'engagement de l'État à "créer en 2021, 10 postes nets de policiers nationaux sur le ressort de la Circonscription de sécurité publique", et 5 autres postes en 2022, qui auront pour mission "la lutte contre les trafics de stupéfiants tous les jours de la semaine.""Ils arriveront en septembre, neuf policiers ont déjà choisi leur mutation", a déclaré Gérald Darmanin.

Concernant la police municipale, "la Ville d'Arles s'engage à renforcer significativement" les effectifs, "en passant de 12 à 25 agents en 2021, avec un objectif d'arriver à 60 à la fin du mandat de l'actuelle équipe municipale", est-il précisé sur le CSI. Policiers municipaux qui seront armés (lire ci-dessous).

Et si cela pourrait être lié à la lutte contre les stupéfiants, le ministre n'a toutefois pas tenu à s'engager concernant le poste de douane d'Arles, qui a fermé l'an dernier. "Les douanes sont sous l'autorité du ministre des Comptes publics, déclare celui qui a occupé ce poste entre 2017 et 2020. Mais ce que je peux dire c'est que les douanes sont face à une situation qui n'a rien à voir avec ce qu'il en était il y a 15 ou 20 ans. Ils (les trafiquants, Ndlr) ne fonctionnent plus sur des frontières, mais par des livraisons à domicile, par les réseaux sociaux et les cryptomonnaies. L'administration des douanes se modernise et touche de nouvelles frontières. Nous travaillons à ce que le renseignement fiscal, douanier et policier puisse permettre à la justice de poursuivre tous les trafiquants." À l'en croire, la réouverture du poste de douane ne serait donc pas prévue pour demain.