[POLITIQUE] Brexit : Londres et Bruxelles scellent un nouveau partenariat stratégique
Cinq ans après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les deux parties ont signé un accord global visant à renforcer leur coopération en matière de sécurité, de défense et de commerce.
Modifié : 19 mai 2025 à 14h45 par César Chahat-Franco
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Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont conclu, lundi 19 mai, un « nouveau partenariat stratégique » pour resserrer leurs liens dans plusieurs domaines clés, dont la sécurité, la défense, la pêche et les échanges commerciaux. Cette annonce, faite lors d’un sommet inédit à Londres, marque une étape importante dans la normalisation des relations bilatérales, cinq ans après le Brexit.
Aux côtés de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué « une nouvelle ère » dans les relations entre Londres et Bruxelles. Le sommet a abouti à plusieurs accords concrets, notamment la reconduction jusqu’en 2038 du droit de pêche croisé dans les eaux britanniques et européennes, initialement prévu jusqu’en 2026.
Parmi les mesures phares : un partenariat renforcé en matière de défense et de sécurité, qui permettra au Royaume-Uni de participer à certaines réunions ministérielles de l’UE et à des missions militaires conjointes. Côté économique, les deux blocs ont convenu d’assouplir certaines barrières commerciales, notamment en facilitant les exportations britanniques de produits alimentaires vers l’UE, grâce à un alignement rapide sur les normes sanitaires européennes.
Selon Downing Street, l’ensemble de ces dispositions pourrait générer près de 9 milliards de livres sterling (environ 10,7 milliards d’euros) pour l’économie britannique d’ici 2040. Une avancée stratégique alors que Londres cherche à maintenir sa compétitivité post-Brexit sans revenir dans le marché unique ni l’union douanière — une ligne rouge réaffirmée par Keir Starmer.
Un volet environnemental a également été inclus dans le partenariat, avec un accord sur la coopération en matière de quotas d’émission de carbone, permettant à certaines entreprises britanniques d’éviter la future taxe carbone de l’UE.
Sur le plan politique, l’accord n’a pas échappé aux critiques. Richard Tice, vice-président du parti eurosceptique Reform UK, a fustigé une « capitulation » devant Bruxelles. Kemi Badenoch, cheffe de l’opposition conservatrice, a également exprimé son inquiétude, dénonçant une soumission « de nouveau aux règles européennes ».