[ ENVIRONNEMENT ] Parc naturel de Camargue : la révolution attendra

La composition du nouveau "conseil consultatif" approuvée hier par le comité syndical est quasi-identique à celle de l'ancien "conseil de parc"

7 juin 2023 à 15h51 par Laurent Rugiero Rios

[ ENVIRONNEMENT ] Parc naturel de Camargue : la révolution attendra
Crédit : Jerome Rey

Et la quasi-totalité a donné une réponse favorable : de 67, le nombre de membres s'est réduit à 63 à l'ouverture de la séance du comité syndical, hier. Les trois chambres consulaires (Chambre de commerce et d'industrie du Pays d'Arles, Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône et Chambre de métiers et de l'artisanat Paca) sont à nouveau partantes (la CMA délibérera le 12 juin, Ndlr), et seul le club taurin Lou Fourmigo de Gimeaux se retire, tandis que la Fédération des manadiers, née de la fusion de deux ex-associations membres, a été admise à intégrer le conseil consultatif.

60 000 euros. C'est le montant de la subvention exceptionnelle que le Parc va demander à la Région Sud, qui assume déjà 40 % de son financement, pour la "mise en oeuvre de la feuille de route régionale"

Dix autres nouvelles candidatures ont été reçues. Elles ont animé un débat sur l'opportunité de leur démarche. "On est quand même très large", a ainsi relevé Mandy Graillon, adjointe au maire d'Arles, qui s'est étonnée de la candidature de la compagnie artistique Ilotopie, de Port-Saint-Louis-du-Rhône. La demande du comité de quartier arlésien de Pont de Crau a également fait tiquer dans l'assemblée. "Il faut savoir ce qu'on veut faire de cette instance, s'est agacé François Jourdan, représentant des propriétaires. Si on met deux cents personnes, ça ne marchera pas !"

Au final, et après une ultime et vive escarmouche entre Mandy Graillon et la présidente Anne Claudius-Petit, encore peu familière des inimitiés locales, le comité syndical n'en a retenu que quatre : l'Association des riverains de l'étang de Vaccarès, la Fédération France Nature Environnement 13, le syndicat des Jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône et, donc, la Fédération des manadiers. Et comme le Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional) a manifesté son désir d'en être également, c'est au final un conseil consultatif de 68 membres qui se réunira une fois par an en plénière mais travaillera plus habituellement en commissions. "On fera un suivi de la participation dans les commissions et, en cas de manque d'assiduité, on se donnera la possibilité de revoir la composition du conseil", a promis Christophe Fontfreyde.

Un conseil scientifique et d'éthique à revoir

Dans la liste des trente noms qui composent le conseil scientifique et d'éthique du Parc, il y en a un qui a particulièrement retenu l'attention du maire d'Arles, Patrick de Carolis : celui de Virginie Maris, qui siège sur les bancs de l'opposition municipale arlésienne sous la bannière "Changeons d'avenir". L'édile a donc logiquement interrogé la présidente Anne Claudius-Petit, ignorante de la situation, sur la pertinence de ce choix : "Une élue a-t-elle sa place dans une instance censée être politiquement neutre ?" Il se trouve que Virginie Maris est entrée dans ce conseil scientifique il y a trois ans, avant son engagement électoral, comme "philosophe de l'environnement". "C'était lors de l'ouverture à des disciplines plus sociales", a précisé Stéphan Arnassant, responsable du pôle biodiversité et patrimoine naturel au Parc. Anne Claudius-Petit, sur la proposition du conseiller régional Cyril Juglaret, a soumis l'idée d'une déclaration d'absence de conflit d'intérêts étendue aux membres pouvant avoir des relations avec le monde économique. Les élus d'Arles se sont quand même abstenus.

 

Avis défavorable à l'installation d'une plateforme ULM

Le Parc naturel régional de Camargue a été sollicité début mai par le bureau des polices en matière de sécurité de la préfecture des Bouches-du-Rhône au sujet de la faisabilité de la création d'une plateforme ULM (aéronef ultra-léger motorisé) sur la commune d'Arles. Une demande émanant d'un propriétaire privé pour laquelle les membres du comité syndical ont rendu un avis défavorable, "au regard de la sensibilité du secteur, proche des marais des Bruns et du Paty, de la Réserve nationale de Camargue et des Grandes Cabanes du Vaccarès". "Si nous donnons notre accord, nous aurons dix autres demandes derrière !", s'était alarmée Eva Cardini, élue de Salin-de-Giraud. La décision finale appartiendra à l'État.

 

Source: laprovence.com