Vendredi 6 septembre, une audience en référé s’est déroulée au tribunal administratif de Marseille. Télédiffusion de France (TDF), un opérateur d’infrastructures et une entreprise qui gère notamment la couverture très haut débit mobile, demande à la juge des référés de suspendre l’arrêté du maire de Martigues du 15 mars 2024, qui s’oppose à l’installation d’une station de radiotéléphonie aux Hubacs de Courouche, à Jonquières.
Ce pylône en acier de 30 mètres se situerait entre deux bandes urbanisées, près de la voie ferrée, de panneaux solaires et d’une unité d’opération des terminaux pétroliers.
"Ce site est particulièrement important pour Free Mobile"
Cette antenne relais Free doit permettre l’accès à la population à la 3G, 4G et 5G. "Il y a un trou de couverture à Martigues, cette station répond donc à un besoin. Ce site est particulièrement important pour Free Mobile car il couvre la zone du TER et une zone d’activité. L’objectif de Free est d’avoir 10 500 sites 5G d’ici 2025. L’opérateur en dispose actuellement plus de 5 600", détaille maître Emmanuelle Bon-Julien, avocate de TDF.
Avant de poursuivre : "La hauteur du pylône doit être inférieure à 160 mètres, celui-ci en fera 30." Selon l’avocate de TDF, les motifs de la commune sont illégaux.
"La zone autorise les constructions d’intérêt collectif et la nôtre en fait partie. Le projet se situe bien dans une enveloppe urbanisée où il y a déjà des pylônes électriques, souligne-t-elle. La commune soutient que ce projet ne s’insère pas dans l’environnement, or on ne supprime pas d’arbre puisqu’il n’y en a pas dans notre espace. On débroussaille, c’est tout. Et on maintient la haie", assure maître Emmanuelle Bon-Julien.
En plus de demander la suspension de l’arrêté du maire, elle demande la délivrance d’un certificat de non-opposition à ce projet.
Une zone naturelle classée
"On ne s’oppose pas à l’obligation de service public, mais l’installation d’une station de radiotéléphonie doit concilier avec l’environnement, le paysage et la biodiversité", déclare la responsable du service juridique de la commune de Martigues. Cette dernière précise que cet espace vert et boisé se trouve dans une zone naturelle classée.
"Ce projet, à proximité d’une voie de circulation, engendrerait une pollution visuelle importante, estime la responsable du service juridique de la Ville. On tient à préserver notre paysage, notre environnement et notre biodiversité. C’est pour cela que nous nous opposons à cette installation. Le site est déjà assez pourvu en antennes relais de tous les opérateurs de téléphonie mobile. C’est dommage de ne pas les avoir mutualisées."
L’avocate de TDF explique qu’il n’y a pas d’obligation de rassembler ces antennes. "La zone desservie peut ne pas être la même que les autres et elle peut déjà être surchargée", répond maître Emmanuelle Bon-Julien.
Le délibéré du tribunal administratif sera rendu cette semaine, vraisemblablement demain ou mercredi.