[ Société ] La France teste une amende de 500 euros pour le port de couteaux traditionnels

Une sanction aux répercussions lourdes

25 septembre 2024 à 15h08 par Camille .

La France teste une amende de 500 euros pour le port de couteaux traditionnels

La nouvelle réglementation vise à freiner les violences au couteau, mais suscite une vive opposition des défenseurs des traditions et des amateurs d'armes.

 

Depuis le 17 avril 2024, une expérimentation est en cours dans plusieurs régions de France visant à sanctionner le port de couteaux de catégorie D, tels que les modèles Opinel ou Laguiole, d’une amende forfaitaire délictuelle (AFD) de 500 euros. Paris a rejoint cette initiative le 2 mai 2024. Les zones concernées incluent notamment les parquets de Bobigny, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Pontoise, Rennes, Saint-Étienne, et Toulouse.

Cette mesure intervient dans un contexte de hausse des attaques au couteau, avec des chiffres alarmants indiquant jusqu’à 120 agressions quotidiennes. Elle vise à répondre à cette violence croissante en imposant une sanction sévère pour le port d'armes blanches, même si cela concerne des couteaux de tradition française, souvent associés à un héritage rural.

Les personnes transportant un couteau sans « motif légitime » s'exposent à cette amende, qui entraîne également une inscription au casier judiciaire et leur enregistrement au Fichier national des personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes (Finiada). Cette conséquence juridique soulève des inquiétudes parmi ceux qui utilisent ces couteaux pour des raisons pratiques, comme les chasseurs ou collectionneurs.

L'Union française des amateurs d'armes exprime une vive opposition à cette réglementation. Selon l'association, « cette sanction est catastrophique pour les détenteurs légitimes d'armes », pointant du doigt le caractère disproportionné de la mesure. En effet, pour des personnes qui transportent un Opinel ou un Laguiole dans un cadre non criminel, les implications sont sévères et pourraient bouleverser leur quotidien.

De l'autre côté, les défenseurs de cette réglementation estiment qu’une réponse forte de l'État est nécessaire face à l'augmentation des violences au couteau. La mesure s'inscrit dans une politique de sécurité publique, visant à prévenir les incidents et à protéger la population. Pour eux, la tradition ne doit pas justifier le laxisme face à des objets potentiellement dangereux.

Cependant, la question demeure : cette réglementation stricte saura-t-elle trouver un équilibre entre sécurité publique et préservation des traditions locales ? L'avenir de cette expérimentation pourrait bien redéfinir la place de ces couteaux emblématiques dans la société française.