[ Société ] Escroquerie à grande échelle : une ex-trésorière de Kiabi arrêtée pour détournement de 100 millions d'euros
Une ex-trésorière de Kiabi, accusée d'avoir détourné 100 millions d'euros
27 septembre 2024 à 10h15 par Camille .
Enquête sur une fraude impliquant des comptes à l'étranger et un train de vie luxueuse.
Une femme de 39 ans, ex-trésorière de la célèbre enseigne de prêt-à-porter Kiabi, a été arrêtée à l'aéroport de Figari, en Corse, le 12 août dernier. Accusée d'avoir détourné 100 millions d'euros, elle fait désormais face à la justice, comme l'a révélé FranceInfo ce vendredi 27 septembre.
Cette arrestation survient après plusieurs semaines d'enquête, lancée suite à une plainte déposée par Kiabi. L'entreprise avait découvert un trou colossal dans ses comptes, alors qu'elle cherchait à récupérer un investissement réalisé en juillet 2023. L'ex-trésorière aurait fait ouvrir un compte bancaire à l'étranger, en Europe, pour y transférer l' énorme somme d'un seul coup. Cependant, lorsque l'enseigne a tenté de récupérer les fonds cet été, ceux-ci s'étaient évaporés, probablement via un réseau de "comptes rebonds", une technique couramment utilisée pour blanchir de l'argent.
Peu après le détournement, l'ex-employée avait pris ses distances en s'installant à Miami, où elle travaillait dans le secteur du luxe. Sur les réseaux sociaux, elle affichait un train de vie opulent, entre voyages en jet privé et fêtes somptueuses, attirant ainsi l'attention des enquêteurs. En Corse, c'est en provenance d'Italie, à bord d'un jet privé, qu'elle a été interpellée par les agents de l'Office Central de Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF).
Lors de son arrestation, 500 000 euros de bijoux et de produits de luxe ont été découverts dans ses affaires. De retour à Paris, elle a été mise en examen pour "escroquerie et blanchiment en bande organisée". Les premiers éléments de l'enquête ont ouvert qu'elle aurait usurpé l'identité d'un haut responsable de Kiabi pour ouvrir le fameux compte bancaire à l'étranger.
Cette affaire, décrite comme "digne d'une série Netflix" par une source proche du dossier, représente un détournement de près de 4% du chiffre d'affaires annuel de l'enseigne. La justice cherche désormais à élucider les détails précis de l'escroquerie et à retrouver les fonds disparus. Fait troublant, la prévenue avait déjà été condamnée, quelques semaines avant ce détournement, à deux ans de prison avec sursis pour une escroquerie similaire portant sur 800 000 euros.
L'affaire, au rétention médiatique importante, continue de défrayer la chronique alors que les enquêteurs poursuivent leurs investigations.