[ SOCIETE ] Arles : quand inflation rime avec abandon des animaux domestiques

Les refuges pour animaux du Pays d'Arles notent une nette hausse du nombre des chiens et des chats qu'ils accueillent et une importante baisse des adoptions depuis le mois de décembre.

5 juin 2023 à 12h53 par Manon Variol

[ SOCIETE ] Arles : quand inflation rime avec abandon des animaux domestiques
Crédit : Valerie Suau

"On commence déjà à être surchargés. Si on n'a pas quelques adoptions rapidement, ça va coincer..." Daniel Meyssonnier, président de la SPA des Baux-de-Provence, est inquiet. Alors qu'arrivent les vacances d'été, et avec elles les nombreux abandons d'animaux de compagnie, le refuge est déjà complet, avec plus de 200 chiens et chats dans leurs enclos.

La structure a noté une nette hausse des abandons depuis décembre dernier, dont une grande partie pourrait être imputée à l'inflation. "Certains prennent ce prétexte pour abandonner, mais il nous arrive d'avoir des gens vraiment en difficulté financière. Récemment, une dame nous disait ne plus y arriver et vouloir une bonne famille pour son chien," raconte Daniel Meyssonnier. Si l'on ne constate pas spécialement une augmentation des abandons du côté de l'École du chat d'Arles, on remarque que les adoptions sont au plus bas. "En ce moment, personne ne vient, regrette Véronique Moller, présidente du refuge félin. On ne vide pas nos lieux. On peut accueillir 160 chats, et on est au complet."

Avec la hausse des prix du pétrole et des produits de première nécessité vient aussi celle des croquettes, pâtées et frais vétérinaires. Les bénévoles retrouvent ainsi de plus en plus d'animaux malades ou blessés dans la rue.

De plus en plus d'animaux malades dans la rue

"Ces deux derniers mois, la fourrière nous ramène bien plus de chiens avec des pathologies importantes qui entraînent de gros frais vétérinaires. Les prix des produits pharmaceutiques ont augmenté, donc les interventions de véto aussi. On a retrouvé une chienne avec une énorme tumeur, ou un petit chien avec une balle dans la mâchoire, déplore Daniel Meyssonnier. Nous, on les prend, on les soigne. Mais ça fait tout autant de frais pour nous." "Une dame nous a appelés : elle va nous confier son chat malade car elle ne peut pas supporter le prix du vétérinaire...", ajoute la présidente de l'École du chat.

Car, évidemment, les refuges aussi souffrent de l'inflation. "On est une structure indépendante et on doit se dépatouiller pour trouver 300 000 pour fonctionner sur une année : rétribuer nos salariés, financer la rénovation des chenils, payer les vétérinaires et la nourriture, détaille le président de la SPA des Baux. Depuis octobre, nos frais ont augmenté de 20 %, mais les dons ne suivent pas." Même constat à l'École du chat : les campagnes de dons sont de moins en moins fructueuses. "Nos nourricières nous appellent à l'aide, soupire Véronique Moller. On distribue chaque mois 140 kilos de croquettes pour qu'elles nourrissent les chats errants. Mais les prix ont explosé. C'est une catastrophe."

Les "opérations caddie" que mène la structure plusieurs fois par an dans les grands magasins permettent de constater la baisse des dons. "Je pense que les prochains caddies seront de moins en moins remplis. Et arrivent les abandons de vacances... C'est une catastrophe."

 

Pour les soutenir

L'École du chat d'Arles mènera deux opérations caddie en juin dans la zone de Fourchon : le 10 à MaxiZoo, puis les 16 et 17 à Intermarché.

Pour faire un don : ecoleduchat.free.fr

La SPA des Baux, quant à elle, encourage les dons, qui sont déductibles des impôts à 66 %. Si vous faites un don par courrier, bien préciser sur l'adresse "SPA Arles - Vallée des Baux".

Informations sur www.spa-desbauxdeprovence.com

 

Source: Laprovence.com