[ SOCIETE ] Arles : la déchetterie de Trinquetaille fin prête pour le mois de mai
Plus moderne, l'équipement sera doté de six quais supplémentaires et le tri sera valorisé
22 mars 2023 à 16h08 par N.Ba. Rios
Il a glissé la question dans un sourire. Un peu crispé tout de même. Sans doute le maire d'Arles a-t-il conscience de l'attente autour de la nouvelle déchetterie de Trinquetaille. Alors dès le début de la visite de chantier, il a demandé si les délais seront tenus. "En mai", lui a-t-on répondu. "Ou plutôt vers la deuxième quinzaine de mai", a rectifié Cédric Miraucourt, le directeur des déchets et assimilés à ACCM. Ce projet se sera fait désirer. Treize mois de travaux (au lieu de sept ou huit habituellement) auront été nécessaires pour voir ce dossier enfin aboutir. La faute à une interruption de cinq mois pour laisser la terre se tasser. "On est sur un sol marécageux, confie un technicien. C'était signalé comme problématique. Avec l'été sec, on a eu des surprises". Mais ces désagréments sont loin derrière et l'équipement s'apprête à accueillir les usagers dans deux mois, au moment du traditionnel nettoyage de printemps.
Une déchetterie moderne, avec onze quais de 30 m³ sur 5 600 m², au lieu des six de l'ancien site, ce qui permet de revoir à la hausse la capacité de stockage. La gestion des flux sera améliorée, avec une barrière à l'entrée et deux points d'entrée et de sortie. Mais le volume de déchets ne peut pas être encore quantifié. "Certains usagers sont partis à Raphèle et vont revenir ici, explique-t-il. La première année de service va fixer la capacité de tonnage". Les conditions d'accès seront plus faciles, sur un site qui pourra accueillir entre cinq et dix véhicules en même temps, alors que les déchets vertueux, qui représentent 80 % du volume récupéré en décharge (déchets verts, gravats, mobiliers), seront installés à l'entrée du site.
D'autres bennes permettront de recueillir les huiles, le matériel électrique et électroménager, et les déchets dangereux, sans oublier une borne pour le verre. Un caisson dit polyvalent est également prévu. "Aucun flux de déchets n'est identifié mais si une benne est saturée, ou pourra ouvrir ce quai", explique Cédric Miraucourt. Un autre quai sera réservé pour les matériaux réutilisables qui seront réorientés vers la Ressourcerie. "C'est une déchetterie moderne, qui se met en phase avec toutes les normes en vigueur, précise encore le directeur des déchets ménagers et assimilés à ACCM. Moderne sur la gestion des eaux pluviales, grâce à un bassin de rétention de 3000 m³, et sur le risque incendie entre autres". Cette modernité se traduit également sur la signalétique. A l'entrée du site, un panneau récapitulera les conditions d'accès avec les déchets acceptés ou pas, avec un plan de la déchetterie. Et devant chaque quai, un kakemono imposant indiquera les déchets prévus dans la benne. "Il faut être pédagogique", soutient Cédric Miraucourt. Enfin, la sécurité sera renforcée avec l'installation d'une alarme et de la vidéosurveillance. Sans oublier la présence de deux gardiens pour gérer les flux de circulation.
Un projet salué par Patrick de Carolis, qui estime que "les Arlésiens avaient besoin de cet outil, c'était une de nos priorités. On sera dans l'innovation, avec un service de qualité". L'élu a également rappelé que ce projet s'accompagne d'une rénovation des centres de tri envisagée à Raphèle-les-Arles, à Salin-de-Giraud, à Mas-Thibert, à Boulbon et à Saint-Martin-de-Crau, alors qu'un premier projet avait été réalisé au Sambuc voilà deux ans. "L'équipement de Trinquetaille doit accueillir l'ensemble des déchets venus des usagers arlésiens", a reconnu le maire. Le coût de l'opération s'élève à 1,2 milion d'euros, avec une participation de l'Etat à hauteur de 500 000 €, à travers différentes dotations.
SRE fragilisé ?
Le syndicat Sud Rhône Environnement vit-il ses dernières heures ? La question peut se poser après le prochain retrait de la CCVBA. Actuellement, 13 communes des Bouches-du-Rhône adhèrent au syndicat, avec celles de la CCVBA et trois pour ACCM (Tarascon, Boulbon et Saint-Pierre-de-Mézoargues), et 41 dans le Gard. Mais Nîmes Métropole pourrait à son tour quitter SRE. Une délibération sera soumise au vote des élus communautaires lundi 27 mars. Cette décision serait un coup dur pour SRE, qui ne compterait plus que les trois communes d'ACCM, la CCBTA (Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence) et le SICTOMU (Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères d'Uzès).
Le projet de déchetterie sur la zone nord : pour Patrick de Carolis, "Une recherche permanente"
Déjà six ans. Depuis 2017, le nord d'Arles est privé de déchetterie. La fermeture de celle Ségonnaux, en raison de la réalisation de la digue entre Arles et Tarascon, a laissé tout un secteur orphelin, jusqu'à saturer les équipements de Trinquetaille (surtout durant les travaux de la nouvelle déchetterie) et de Raphèle-les-Arles. L'idée de réaliser un équipement au nord de la ville n'a pas été abandonnée par l'équipe de Patrick de Carolis. Un projet sur lequel la majorité précédente n'avait pas pu aboutir, malgré quelques pistes. "Je le comprends car c'est un dossier complexe", a reconnu le maire d'Arles. Et pour cause, un tel programme nécessiterait de s'installer sur un terrain de 7 à 8 000 m². Pas évident à dénicher sur la zone nord. Cédric Miraucourt précise que pour "réaliser une déchetterie nouvelle génération, avec toutes les filières, c'est un hectare. Avec 7000 m², on peut commencer à faire des choses intéressantes". Pour l'instant, ACCM se trouve encore loin du compte. "On a deux terrains qui sont autour de 6 000 m², confie Patrick de Carolis. Mais on ne peut pas encore s'avancer, c'est trop compliqué".
Mais pas question de se contenter d'une seule déchetterie pour une ville de 50 958 habitants. "Avec le projet de Trinquetaille, on va soulager les Arlésiens, note-t-il. Mais si on gagne de nouveau des habitants, on aura besoin de deux déchetteries. Si on trouve un terrain, on va miser là-dessus". Alors pas question de laisser ce dossier au fond d'un tiroir. Voilà en tout cas le discours martelé par le maire. "On poursuit nos investigations pour doter le nord d'Arles d'un équipement, ce qui nous permettrait d'accueillir des usagers sur l'ensemble du bassin, souligne-t-il. On est dans la recherche permanente".
Source: laprovence.com