[ SOCIETE - ARLES ] Arles - Ramassage des ordures : la fin du fini-parti pour les agents de l'agglo

17 juillet 2023 à 11h57 par Ch. V /Laprovence.com

[ SOCIETE - ARLES ] Arles - Ramassage des ordures : la fin du fini-parti pour les agents de l'agglo
Crédit : V. Farine

Un accord qualifié "d'historique" au sein d'ACCM a acté une réorganisation du temps de travail des ripeurs et des chauffeurs de bennes, au 1er janvier 2024. Pour l'agglo, le prochain objectif sera de revoir les tournées de collecte pour plus d'efficacité.

 

Révolution en vue, au sein du service Déchets ménagers et assimilés (DMA) de la communauté d'agglomération ACCM. Au 1er janvier 2024, les 145 agents, ripeurs et chauffeurs de bennes, passeront à de nouveaux cycles de travail, sur la base d'une durée annuelle d'embauche de 1607 heures. Un accord a été trouvé fin juin avec les syndicats représentatifs du personnel, au terme de négociations menées par Laurie Pons, vice-présidente de l'agglo déléguée aux ressources humaines, et Mandy Graillon, vice-présidente en charge de la collecte, du tri et de la gestion des déchets (lire aussi ci-contre). Et concrètement, c'est la fin du fini-parti qui a été actée, à partir du début de l'année prochaine.

Taux de sujétion à 10 %

"On a rencontré les agents, ils savaient qu'on n'avait pas trop le choix, qu'on devait rentrer dans le cadre de la loi", explique Laurie Pons. Un an après un conflit social marquant, avec des ripeurs qui avaient déversé les ordures sur la place de la République à deux jours de la Feria de Pâques 2022, on pouvait craindre que les agents soient difficiles à convaincre. Mais les arguments d'ACCM ont fini par porter. "Ils ont compris qu'on agissait dans leur intérêt. On est parti du principe qu'on optait pour un temps de travail de 35 heures par semaine, car on ne peut pas décemment demander à des agents qui font un métier pénible de partir sur un temps de 39 heures par semaine", précise la vice-présidente déléguée aux ressources humaines.

Malgré tout, il a fallu négocier et céder un peu de mou au personnel, sur le taux de sujétion. Fixé à 10,06 %, il instaure une journée effective de travail de 6 h 45, générant 15,5 "jours compensateurs". Des RTT, en somme, comme une reconnaissance de la pénibilité du job, et un moyen de préserver "la santé des agents", souligne Mandy Graillon.

Mais l'agglo espère bien y trouver son compte, en améliorant le service rendu aux habitants du territoire. Un service très critiqué par la population, d'ailleurs, ces derniers mois. Et un axe d'attaque pour l'opposition municipale arlésienne, alors que la question de la propreté était une promesse de campagne du candidat Patrick de Carolis en 2020.

Dans la nouvelle organisation du service des DMA, si une heure de travail sera consacrée à une prise de consignes et un débriefing, à la préparation ou au nettoyage du matériel, à l'habillage..., "il y aura du temps effectif en plus sur le terrain, assure Laurie Pons. On se précipitera moins et on peut en déduire que le travail sera mieux fait."

Pour le président d'ACCM Patrick de Carolis, "cet accord, conclu à l'unanimité, vient mettre un terme à la pratique illégale et historique du fini-parti au sein de la communauté d'agglomération." Mais l'agglo envisage déjà d'aller plus loin. Au-delà de la réforme du temps de travail, c'est une refonte des tournées de collecte qui est envisagée, peut-être dès le premier semestre 2024.

Fin 2023, un audit sera conduit pour étudier les changements, sachant que ces tournées n'ont pas été revues depuis des lustres. "Le but, c'est de les rendre plus efficientes. Il y a des secteurs où ça fonctionne très bien, et des secteurs, essentiellement sur Arles, où ça fonctionne moins bien, observe Laurie Pons. Après, il y a des problèmes d'incivilités, on ne peut pas toujours jeter la pierre aux agents."

Relations avec les syndicats : le message de Patrick de Carolis

Dans cette réforme symbolique des 1 607 heures, "on a avancé main dans la main avec les services, mais aussi avec les syndicats, on a eu un vrai travail de fond avec eux", affirme Laurie Pons. Dans un communiqué commun ACCM-CGT-FSU, Sofiane Boualem, représentant CGT, "se félicite, en qualité de syndicat majoritaire, des discussions qui ont été menées avec le président d'ACCM et les élus associés, et qui ont permis d'aboutir à une reconnaissance du taux de sujétion à 10%. Ces discussions ont été le fruit de mois de travail, menés avec respect dans un dialogue social constructif. La CGT est ainsi satisfaite d'avoir pu trouver un accord qui fasse consensus et protège les agents concernés." Même son de cloche positif de la FSU, avec Leïla Ghanai soulignant "la qualité des échanges constructifs" lors du dernier Comité social territorial (CST).

"Relations respectueuses"

Lors du dernier conseil communautaire, mercredi, alors que la délibération sur la mise en place des 1607 heures était soumise au vote des élus, le président d'ACCM, et maire d'Arles, Patrick de Carolis, n'a pas manqué de souligner l'unanimité des syndicats d'ACCM sur cette réforme pourtant épineuse. Et de dresser dans la foulée un parallèle avec les syndicats représentatifs des agents municipaux, et notamment l'intersyndicale FSU-CFDT-Unsa avec qui les relations sont plus que tendues. "Il y a un véritable débat social, des relations respectueuses à l'ACCM. Il y a, à Arles, un certain nombre de syndicats qui ont moins le réflexe du respect que d'autres. Certains syndicats ont une haute idée du travail syndical, d'autres l'ont moins, je l'ai signalé. Mais quand on a ce respect-là, on peut obtenir énormément de choses, avec un vrai dialogue social des deux côtés, c'est ce que je salue à ACCM", a lancé Patrick de Carolis. Une sortie en forme de règlements de compte qu'a peu goûté Cyril Girard (Changeons d'avenir). "Il est assez inopportun pour vous de dire qui sont les bons ou les mauvais syndicats", a-t-il estimé. "Chacun se reconnaîtra", a conclu le président d'ACCM, avant que la délibération ne soit adoptée à l'unanimité.