Trouver les causes des difficultés à l'écriture chez l'enfant, puis rééduquer le geste graphique, avec l'objectif ultime de lui faire retrouver le plaisir d'écrire, et de l'aider à gagner en confiance. Dans le cabinet qu'elle vient d'ouvrir dans le quartier de Trinquetaille, c'est ce à quoi va s'employer Audrey Cassan, jeune diplômée en graphothérapie, une discipline qu'elle a découverte sur le tard et dont la grande utilité auprès des plus jeunes l'a immédiatement convaincue. "J'ai été éducatrice spécialisée au sein d'un institut médico-éducatif pendant 14 ans, puis j'ai décidé de me reconvertir, tout en voulant rester dans le milieu de l'enfance.Une amie m'a parlé de ce métier de graphothérapeute que je ne connaissais pas. J'ai trouvé une formation à Aix-en-Provence, que j'ai suivie pendant 18 mois", explique la jeune femme.
Dans les pas de "l'inventeur" de la discipline, le neuropsychiatre et psychanalyste Julian de Ajuriaguerra qui, lorsqu'il crée le premier service de graphothérapie au sein d'un hôpital parisien dans les années 1960, associe déjà la dysgraphie à d'autres troubles "dys" (dyslexie, dyscalculie, TDAH, trouble du spectre autistique...), Audrey Cassan choisit de se former auprès de Graphidys, un organisme dont le cursus proposé lui semblait le plus adapté, car le plus large. "Cette formation proposait d'évaluer l'enfant sur plusieurs critères. Au moment d'établir le bilan, on lui fait passer des tests linguistiques, moteur, visuel et des tests d'attention. D'autres formations prévoyaient de ne faire passer que des tests d'écriture. Or, si un enfant a par exemple des troubles visuels mais n'est pas suivi par un orthoptiste, ça ne sert à rien de lui faire travailler sa tenue de ligne à l'écrit. De la même façon, un enfant qui a de gros troubles linguistiques doit aussi être suivi par un orthophoniste. Quand on rééduque le geste graphique, il faut aussi prendre en compte les autres difficultés pour arriver à des résultats satisfaisants", explique la maman de deux garçons, habituée dans son ancienne vie d'éducatrice spécialisée à travailler en équipe pluridisciplinaire.
Alors cette relation avec d'autres professionnels, Audrey Cassan veut essayer, autant que possible, de la créer autour de ses petits patients, pour que toutes les chances soient mises du côté de la réussite.