[ POLITIQUE ]Macron exclut la nationalisation d’ArcelorMittal mais promet de « sauver » les sites de Dunkerque et Fos-sur-Mer

Face aux suppressions de postes annoncées par ArcelorMittal, Emmanuel Macron écarte l’option d’une nationalisation, tout en s’engageant à protéger l’industrie sidérurgique française à travers une réponse européenne.

Modifié : 14h17 par César Chahat-Franco

Le site d'ArcelorMittal à Dunkerque.
Le site d'ArcelorMittal à Dunkerque.
Crédit : © AFP - FRANCOIS LO PRESTI

Emmanuel Macron a déclaré, mardi 13 mai sur TF1, qu’il ne nationaliserait pas ArcelorMittal malgré la crise que traverse l’aciériste en France, notamment à Dunkerque et Fos-sur-Mer. « Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d’euros », a affirmé le chef de l’État, tout en assurant que les deux principaux sites industriels seraient « sauvés » grâce à une « politique européenne de protection de l’acier ». 

L’annonce intervient alors que le groupe sidérurgique prévoit la suppression de quelque 600 postes sur sept sites du nord de la France, notamment à Dunkerque (Nord) et Florange (Moselle). La direction invoque le manque de compétitivité de l’acier européen, une pression concurrentielle accrue et une incertitude réglementaire dans le cadre du plan européen de décarbonation. 

Interrogé par la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, Emmanuel Macron a défendu une réponse communautaire, évoquant la mise en place de clauses de sauvegarde au niveau européen. « La Commission [européenne] l’a annoncé en février sous pression française », a-t-il souligné, insistant sur l’urgence de protéger le marché intérieur face à la concurrence jugée déloyale, notamment venue de pays hors UE. 

Au cœur du dossier figure également la décision suspendue d’ArcelorMittal concernant un investissement de 1,8 milliard d’euros pour décarboner les hauts fourneaux de Dunkerque, dont 800 millions d’euros sont promis par l’État. L’industriel attend une clarification du soutien européen avant de s’engager. 

La mobilisation des salariés s’est intensifiée : mardi, plusieurs centaines de métallos venus de toute la France ont manifesté en région parisienne pour défendre leurs emplois. La situation a ravivé les tensions politiques : la gauche, avec la CGT, réclame une nationalisation des hauts fourneaux, tandis que Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie, évoque une éventuelle nationalisation « temporaire » en ultime recours si les engagements du groupe ne sont pas tenus. 

Le sort de l’acier français, stratégique pour l’industrie nationale et la transition écologique, devient ainsi un enjeu politique majeur à l’approche des arbitrages européens sur le soutien à la filière.