[ POLITIQUE ] Macron esquisse des référendums et promet des réformes sur la police, la justice et la jeunesse

Invité d’une émission spéciale sur TF1, Emmanuel Macron a écarté un référendum sur les retraites mais ouvert la voie à plusieurs consultations citoyennes sur d’autres sujets sensibles, tout en défendant de nouvelles orientations sur la sécurité, la prison, le numérique et la dissuasion nucléaire.

Modifié : 14h19 par César Chahat-Franco

Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 Mardi 13 mai
Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 Mardi 13 mai
Crédit : CAPUCINE VEUILLET / HANS LUCAS VIA AFP

Mardi 13 mai, sur TF1, Emmanuel Macron a détaillé ses priorités pour les mois à venir, lors d’une émission consacrée aux « défis de la France ». Face à des citoyens, des journalistes et des responsables syndicaux, le chef de l’État a exclu toute consultation populaire sur les retraites, tout en annonçant qu’il envisageait « plusieurs référendums en même temps », notamment sur la fin de vie ou d'autres « grandes réformes économiques, éducatives ou sociales ». 

Pas de référendum sur les retraites, mais une ouverture sur la fin de vie 
Interrogé par la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, Emmanuel Macron a dit « non » à l’idée d’un référendum pour abroger la réforme des retraites, pourtant toujours contestée. En revanche, il a évoqué un recours possible au référendum sur la fin de vie, en cas de blocage parlementaire. Il a aussi estimé qu’aucune consultation populaire sur l’immigration ne permettrait une politique efficace. 

Extension des pouvoirs des polices municipales 
Le président souhaite renforcer les capacités d’action des polices municipales, notamment pour les amendes forfaitaires, les saisies ou les situations de flagrance, « sous l’autorité du procureur ». L’objectif : permettre une meilleure lutte contre les trafics ou les occupations illégales de terrains. 

Surpopulation carcérale et participation financière des détenus 
Pour désengorger les prisons, Emmanuel Macron s’est dit prêt à louer des places de détention à l’étranger. Il entend également accélérer la construction des 5 000 places prévues en allégeant les procédures, et soutient l’idée que les détenus participent à leurs frais de détention. 

Régulation numérique et protection des mineurs 
Le président a confirmé sa volonté d'imposer la vérification de l’âge des adolescents pour l’accès aux réseaux sociaux. Il soutient l’objectif fixé par le gouvernement d’obtenir un accord européen sous trois mois sur cette régulation. 

Signes religieux dans le sport et égalité femmes-hommes 
Interrogé sur la laïcité dans le sport, Emmanuel Macron s’est dit opposé au port de signes religieux dans les compétitions, en conformité avec la charte olympique. Il a laissé aux fédérations le soin de trancher en dehors des compétitions officielles. 

Dissuasion nucléaire et sécurité européenne 
Le chef de l’État a franchi un cap en se disant prêt à discuter du partage de la dissuasion nucléaire française avec d’autres pays européens, dans un contexte de recomposition des alliances mondiales et d’incertitude sur l’engagement militaire américain à long terme. 

Ukraine, Gaza : un président entre fermeté et prudence 
Sur l’Ukraine, Emmanuel Macron a rappelé que « notre sécurité se joue là-bas » et réaffirmé son soutien au pays envahi par la Russie, tout en refusant toute escalade vers une guerre mondiale. À propos de Gaza, il a qualifié l’attitude du gouvernement israélien d’« inacceptable » et de « honte », sans reprendre le mot « génocide ».