[ SPORT - FOOTBALL ] OM-Saint-Étienne : un rendez-vous qui compte

27 février 2019 à 15h36 par sarah rios

RADIO CAMARGUE

Six semaines se sont écoulées. Elles paraissent une éternité tant les changements s'avèrent multiples. Surtout du côté de l'OM qui n'arbore pas exactement le même visage qu'à l'aller décalé pour cause de crise de gilets jaunes. Le stade Geoffroy-Guichard avait alors été tout heureux de voir ses Verts ronger des Olympiens (2-1) pourtant dominateurs, par la grâce d'une frappe de mammouth de Wahbi Khazri qui doit encore résonner dans la tête de Steve Mandanda. Saint-Étienne campe toujours au pied du podium (4e), devançant un OM (5e) qui s'est enfin extirpé de la spirale infernale dans laquelle il se débattait et qui, avec Mario Balotelli, se repose enfin sur un buteur digne de ce nom.

Le rendez-vous de dimanche exhale un vrai parfum d'Europe, et une odeur de soufre pour le vaincu. Encore plus si celui-ci est le même que lors de la première manche... Steve Mandanda et ses partenaires s'appuient sur une invincibilité longue de quatre matches. Mais ils demeurent conscients de la fragilité de leur regain et de l'incertitude qui accompagne leur avenir. "Ça fait longtemps qu'on a utilisé les jokers, avoue le gardien. Gagner à la maison devient important." "Ce n'est pas parce qu'on a gagné trois matches qu'on est sorti de la crise, on ne l'a jamais dit d'ailleurs, prolonge Valère Germain. Il y a du mieux, mais on est convalescent."

Le choc du Vélodrome vaudra le détour. Deux anciens internationaux ayant porté le maillot des deux camps, Bernard Bosquier (42 sélections) et Georges Bereta (44), le lancent. Et ils ne sont pas vraiment d'accord sur son issue...

Bosquier : "Je vois l'OM sur le podium"

Bernard Bosquier, âgé de 76 ans, a joué pour Saint-Étienne entre 1966 et 1971, puis à l’OM entre 1971 et 1974.

Qui est votre favori pour le match de dimanche ?
Bernard Bosquier : L’OM a un avantage sur Saint-Étienne au vu des derniers matches et avec le public qui retrouve une équipe qui lui fait plaisir. Que les Verts soient devant au classement n’est pas important ; ce qui l’est, c’est que l’OM doit être plus affûté au niveau moral après ses quatre derniers résultats. Ce match, qui va se jouer devant 50 000 ou 60 000 personnes, est un derby depuis des années. Normalement, un derby, c’est Alès-Nîmes ou Nîmes-Marseille. Cet OM-Saint-Étienne l’est devenu depuis que Roger Rocher et Marcel Leclerc se sont balancé des piques. Ça a fait monter la tension.

L’OM actuel semble avoir plus à perdre que les Verts, non ?
Bernard Bosquier : Si l’OM perd, c’est une demi-catastrophe. Autant ils n’ont pas été très bons avant les quatre derniers matches, autant ils me paraissent mieux désormais, aussi bien physiquement que moralement. J’étais pessimiste il y a quelques semaines, notamment car l’OM me faisait peur défensivement ; aujourd’hui, je suis plus optimiste. Je ne sens pas Saint-Étienne venir faire un résultat à l’extérieur. Les Verts, malgré leurs bons joueurs, tombent au mauvais moment. Ils arrivent alors que l’OM reprend du poil de la bête et va avoir l’avantage au niveau mental. Il y a cinq ans, j’avais dit qu’il fallait être patient pour Thauvin et qu’on allait voir ce qu’on allait voir un peu plus tard ; pour moi, le petit Lopez ou le petit Kamara seront en équipe de France dans deux ans. Je peux le garantir à 300 %. Ils jouent bien, ne perdent pas le ballon, sont intelligents dans le jeu.

Que change la présence de Mario Balotelli, absent lors du match aller ?
Bernard Bosquier : Balotelli est une super affaire même si sa venue a tardé à se concrétiser. En plus, il va devenir l’un des chouchous du public. Il a tout ce qu’il faut. Il est adroit, enlève de la pression à Valère Germain ou à Thauvin. Si j’étais entraîneur, je mettrais quelqu’un sur Balotelli et je laisse quelqu’un pour couvrir. On ne peut pas s’amuser à rester en tête à tête avec Balotelli.

Malgré le retard, voyez-vous l’OM terminer sur le podium ?
Bernard Bosquier : Je crois au podium. En cas de succès contre Saint-Étienne, l’OM va faire des sauts vers les sommets. À condition, évidemment, qu’il continue à faire les mêmes prestations par la suite…

[ SOURCE : LA PROVENCE ]