[ SOCIETE - CAMARGUE ] Une nouvelle charge contre la démoustication au BTI

18 mai 2020 à 7h48 par sarah rios

RADIO CAMARGUE
Crédit : L.P

Depuis la fin des années 2000, la démoustication en Camargue se fait grâce au BTI. C'est aussi le cas, et parfois depuis plus longtemps, dans de nombreux autres territoires dans le monde où l'insecte piqueur pullule. Cette bactérie, d'origine naturelle et qui parvient à détruire l'intestin des moustiques au stade de larves, a longtemps été considérée comme le produit miracle pour une intervention au coeur de zones naturelles sensibles. Jusqu'à ce que des voix s'élèvent pour émettre quelques doutes.

La tour du Valat a fait partie des premiers organismes à émettre des réserves. Brigitte Poulin, responsable du département Ecosystèmes de la station biologique implantée en Camargue, a étudié le déclin d'autres espèces, et notamment des chironomes, petits diptères non piqueurs, sur les zones traitées au BTI. La chaîne alimentaire s'en retrouve très perturbée. Les plus gros insectes et les petits oiseaux qui se nourrissent de ces chironomes en subissent les conséquences. "On perd la moitié des libellules, un tiers des hirondelles. C'est énorme comme impact", pointe Brigitte Poulin.

Mais il y a plus, aujourd'hui. Dans l'article scientifique "Environmental and socioeconomic effects of mosquito control in Europe using the biocide Bacillus thuringiensis subsp. Israelensis (Bti)", récemment publié dans Science of Total Environment et rédigé par une équipe de recherche internationale composée d'écologues, d'écotoxicologues, de microbiologistes et d'économistes de quatre institutions européennes (dont la Tour du Valat), on découvre d'autres inconvénients au BTI, pourtant reconnu comme l'insecticide le plus sélectif. Ainsi, des études menées en Allemagne montrent que la bactérie disséminée dans le milieu naturel peut avoir un impact direct sur des vertébrés, en l'occurrence les batraciens. "Ils ont une croissance perturbée et finissent avec une taille réduite. Cela affecte aussi leur espérance de vie", avance Brigitte Poulin. [ ... ]

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Source: Christophe VIAL