[ SANTE - FRANCE ] : EN JANVIER 2019, LE PRIX DE CERTAINS MEDICAMENTS VA AUGMENTER.

26 novembre 2018 à 9h59 par sarah rios

RADIO CAMARGUE

Malédiction ou pas, il faudra encore une fois mettre la main au porte-monnaie dans le domaine de la santé. A partie de janvier 2019, certaines complémentaires santé refuseront de prendre en charge les « honoraires de dispensation » des pharmaciens. Ce sera donc au patient de payer la différence.

Le Spasfon, des sirops pour la toux, des sprays nasaux, des somnifères… Autant de médicaments de la vie courante, souvent prescrits par les médecins généralistes, qui vont coûter plus cher aux patients l’an prochain, dans certains cas. La faute à une réforme de 2017, qui va entrer progressivement en application à partir du mois de janvier.

Depuis 2015, les pharmaciens perçoivent des « honoraires de dispensation » pour compenser la baisse de leur marge, causée par la baisse forcée du prix des médicaments remboursables. Jusqu’au 31 décembre, lorsqu’ils vendent une boîte de médicaments prescrite, les pharmaciens touchent 1,02 € fixe. Mais le patient n’y contribue pas : c’est l’Assurance maladie, pour les deux tiers, et les complémentaires pour le tiers restant, qui règlent la note.

Un nouveau «reste à charge»

Prenons l’exemple du Stilnox, un somnifère. Aujourd’hui, pour un patient âgé de moins de 70 ans, le coût de la boîte de 14 comprimés est de 3,09 €. Comme ce médicament est remboursé à 15 % par l’Assurance maladie, le patient débourse de sa poche 2,63 € - si sa complémentaire santé ne rembourse pas le reste.

Mais à partir de 2019, ces « honoraires de dispensation » versés aux pharmaciens vont changer, avec parfois incidence pour le patient. La somme ne sera plus fixe, elle variera selon le médicament. Pour le Stilnox par exemple, ce ne sera plus 1,02 € mais 4,08 € que le pharmacien recevra.

Dans certains cas, le patient va devoir mettre la main à la poche. « L’Assurance maladie nous l’a confirmé lors d’une réunion de travail le 14 novembre : si leurs contrats ne prévoient pas de rembourser les médicaments à 15 % ou 30 %, les complémentaires santé ne participeront pas aux honoraires du pharmacien », révèle Philippe Gaertner, président de la FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France). Ce sera donc au patient de régler. « On va créer un nouveau reste à charge au moment où on cherche à les supprimer ! » s’étrangle-t-il.

Médicament moins cher... sans remboursement

En 2020, année de la dernière étape de la réforme, si le patient veut se faire rembourser sa boîte de Stilnox, celle-ci lui coûtera beaucoup plus cher. En comptant la franchise médicale (0,46 €), le prix de la boîte avec la part Sécu (2,63 €) et ce que le patient doit régler aux pharmaciens à la place de la complémentaire (1,22 €), il sera contraint de payer au total 4,31 €. Soit 64 % de plus !

Paradoxe : s’il veut moins débourser, le patient aura intérêt à… ne pas demander de remboursement ! L’explication ? Avec la réforme, les « honoraires de dispensation » ne seront déclenchés qu’en cas de de demande de remboursement. « Il aura donc intérêt à ne pas le faire », résume Philippe Gaertner. En effet, la boîte lui reviendra à 3,09 €. Et le pharmacien ne touchera pas ses honoraires.

Interrogée, l’Assurance maladie n’a pas donné suite.