Martigues : on fait sauter les bouchons sur le viaduc !

26 août 2019 à 16h22 par Patrick MONROE

RADIO CAMARGUE

Le quotidien va changer. Les prochaines nuits vont permettre de retrouver une configuration normale après les travaux d'enrobé dans le sens Marseille-Fos. Une accalmie mais ce n'est pas fini...

Ce n'est pas encore la voie royale mais cette après-midi-là sent quand même bon la fin de chantier sur le viaduc. On procède aux dernières inspections sur ce long linéaire tout neuf. Sous nos pieds, à une cinquantaine de mètres au-dessus du chenal de Caronte, ça tremble. "Si vous avez le mal de mer, vous n'allez pas rester longtemps", sourit Alain Arbaud, chef de projet à la Direction interdépartementale des routes de Méditerranée (Dirmed), le maître d'ouvrage. Juste l'effet normal d'un pont majuscule, bien en vie, avec une certaine souplesse sur la partie centrale ; qui n'arrête pas de bouger par rapport à la charge et la dilatation selon le froid ou la chaleur, entre autres secousses, contrecoups d'un ballet de voitures et de camions incessant sur l'autre rive.

Avec la Dirmed en éclaireur, on marche sur ce bitume fraîchement déroulé. Au loin, un effet mirage. Comme un moment hors du temps sur ces 874 mètres de long, à côté d'un impressionnant trafic qui se joue de l'autre côté. Il manque encore les lignes blanches, mais on y est presque. Le viaduc va retrouver une configuration normale ! Une circulation avec le retour des 3 x 3 voies après un long sprint de travaux et un trafic engoncé avec cette fameuse réduction à 2x2 voies. Six semaines à circuler à 50 km/h, sur une seule rive, réfection d'enrobé oblige, du côté de l'étang. Un chantier colossal comprenant la réfection de l'étanchéité des ouvrages béton et la rénovation des joints de chaussées sur les culées. Avec des chiffres qui donnent le vertige. "8 500 m² d'enrobé coulés, 800 tonnes de matériaux rabotés, 40 à 50 personnes lors des pics de travaux.Six semaines à haute cadence", résume Cyrille Cordier, chef du service d'ingénierie routière à la Dirmed, autour d'un chantier sous pression. Surveillé. Chronométré.

Mais, même en mordant deux jours sur le calendrier initial, même si la rentrée (lundi prochain) pourrait être encore serrée sur la bascule Fos-Martigues du moins, un sens en théorie "moins impactant" dixit la Dirmed, c'était le prix à payer d'un chantier complexe qui relève presque d'un exploit dans les délais. "On a tout comprimé, résume Cyrille Cordier. C'est quand même une opération sensible avec le rabotage du bitume ancien, le décapage du tablier afin d'enlever les couches de résines qui constituaient l'étanchéité de l'ouvrage, un reprofilage et tout un plan de retrait amiante". Une problématique apparue en 2012, sur la première phase d'une cure de jouvence titanesque qui mobilisera au total un investissement de 40 millions d'euros. "On a beau faire des diagnostics, faire des recollements, on a eu des mauvaises surprises, rembobine Alain Arbaud. Mais pour le coup, ce chantier-là a quand même assez bien roulé. "En amont, on avait avancé un timing entre le 15 juin et le 15 septembre. Mais il fallait le réaliser sur 6 semaines, pour que ce soit le moins impactant possible, en composant avec plusieurs points critiques. Le risque de vent et de précipitation auraient pu perturber la mise en oeuvre de l'étanchéité (une couche de résine comparable à une coulée de chewing-gum, assez volatile, pour vulgariser)au-delà du plan retrait amiante". Avec un transfert vers le site de Bellegarde, dans le Gard, qui stocke les déchets dangereux.

[source/ La Provence]