[ EDUCATION - PAYS D'ARLES ] beaucoup de maires inquiets pour la rentrée du 11 mai

20 avril 2020 à 8h38 par sarah rios

RADIO CAMARGUE
Crédit : Valérie Farine

La plupart attendent des réponses après l'annonce du retour à l'école faite par le Président Macron

Emmanuel Macron a tracé la perspective. Lors de son discours de lundi soir, il a fixé au 11 mai la réouverture, peut-être progressive, des écoles. L'idée générale est là, mais du côté des maires, on se pose beaucoup de questions sur l'accueil des élèves, alors que le risque épidémique n'est pas totalement écarté. Et ils aimeraient, très vite, des réponses. Tour d'horizon avec quelques édiles de grosses, ou de petites communes.

Arles

Le maire Hervé Schiavetti est, parmi ceux que La Provence a interrogés, celui qui montre le moins de réticences sur cette rentrée du 11 mai. "Je tiens à confirmer que la ville d'Arles, ses élus, ses agents, seront bien évidemment en capacité d'organiser les choses pour que le service public crée, dans le respect des normes sanitaires qui seront prescrites, les conditions d'un bon accueil des élèves et de la communauté éducative, tant sur le temps scolaire que périscolaire", indique-t-il. Pour le maire, cette reprise progressive, puisque le retour à l'école marquera aussi le redémarrage pour certaines activités, correspond "à un besoin d'envoyer de l'oxygène à la société française, en permettant aussi aux parents d'être libérés de la garde des enfants. Nous ferons tout pour que l'on soit en capacité de reprendre l'école, incomplètement peut-être dans un premier temps, et s'il n'y a pas de contre-indication d'un point de vue sanitaire."

Saint-Rémy

"Ouh là là !". À la seule évocation de cette deuxième rentrée scolaire, on comprend bien que le sujet est épineux pour Hervé Chérubini. "C'est particulièrement complexe et délicat. Évidemment, on appliquera des directives nationales, mais aujourd'hui, j'ai plus de questions que de réponses", glisse-t-il. Faire respecter la distanciation sociale des élèves en classe ou à la cantine, c'est déjà une gageure, mais la récréation ? "On va dire aux enfants de rester figés à un mètre cinquante les uns des autres ?", ironise Hervé Chérubini, impatient d'en savoir plus. "On est dans l'attente des directives de l'État, derrière on va essayer de s'organiser pour que tout se passe au mieux. Au niveau du personnel, du matériel, tout est ok. Ce n'est de toute façon pas une décision facile à prendre, et je comprends la volonté de faire redémarrer le pays. Mais la mise en oeuvre va être complexe, et peut-être que d'ici là, on s'apercevra que c'est difficile et qu'il faut repousser la date."

Tarascon

Sur le fond de la décision du Président Macron, Lucien Limousin comprend tout à fait "la base de ce choix, qui est de réduire les inégalités scolaires." Mais sur la forme, le maire de Tarascon est plus perplexe. "La mise en pratique m'inquiète. Il faudrait travailler en petits groupes, mais je n'ai pas suffisamment de salles qui nous le permettent, elles sont exigues. Nous avons aussi beaucoup de matériel commun pour les apprentissages, dans certaines écoles il y a un point d'eau pour 25 élèves, comment faire pour le lavage de main ? Comment faire respecter les gestes barrières également ? Les masques, gels, l'État sera-t-il en capacité de les fournir ou les collectivités devront-elles les donner ? Un cadre a été tracé par le président de la République, mais on attend les détails d'application. Pour l'instant, on n'a rien !" Et puis, Lucien Limousin voit poindre un nouveau problème. "Il y a le risque d'une reprise de l'épidémie, par le seul fait de la réouverture de l'école, avec parents et grands-parents qui accompagnent les enfants", observe le maire, qui compte consulter les parents d'élèves et enseignants de sa commune.

Les Saintes-Maries

Dans la capitale de la Camargue, Roland Chassain n'est pas convaincu par l'idée d'un retour à l'école. "C'est un débat. Le 11 mai, c'est tôt, on aurait pu attendre début septembre. Il ne reste qu'un mois et demi, c'est hasardeux, estime-t-il. Les services vont interroger les parents. On fait du ramassage dans les hameaux. Certains enfants viennent de loin. La réflexion est en cours. On ne sait pas encore ce que l'on va faire".

Fontvieille

Gérard Garnier est plus que réservé sur cette décision. "Nous sommes sous équipés ! On va envoyer des enseignants dans les écoles sans tests et sans masques. On n'a pas encore les moyens de garantir la sécurité sanitaire des personnels de l'école et des enfants", juge le maire de Fontvieille.

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Source: laprovence.fr/Christophe Vial