[ CULTURE - ARLES ] LA CULTURE ET LE PATRIMOINE, AMBASSADEUR DU TERRITOIRE.

20 novembre 2018 à 9h52 par sarah rios

RADIO CAMARGUE

David Grzyb, 1er vice-président d'ACCM, a présenté la stratégie de l'interco pour développer l'économie créative.

Les chiffres sont éloquents : l'économie créative (un terme qui regroupe ici les métiers du livre, du patrimoine, de l'image, du spectacle vivant et du design), à Arles, c'est 1 242 emplois, soit 5,57 % de tous ceux proposés sur la commune d'Arles. Un chiffre qui descend à 3,53 % quand on prend en compte tout le Pays d'Arles. Mais qui n'est que de 3,2 % à l'échelle nationale.

C'est fort de ce constat que David Grzyb, 1er vice-président d'ACCM, présentait la semaine dernière à l'enclos Saint-Césaire la stratégie de l'interco pour valoriser et développer, sur place, ces filières qui depuis l'inscription d'Arles à l'Unesco il y a quarante ans, et surtout l'arrivée d'Actes Sud (aujourd'hui le plus gros employeur privé de la ville), d'Harmonia Mundi, de l'École nationale supérieure de la Photographie et des Rencontres ne cessent d'asseoir leur position. "ACCM n'est pas tournée que de ce côté-là mais notre notoriété s'est bâtie autour de la culture et du patrimoine. Le réel, c'est qu'Arles est un phare culturel : à nous maintenant d'enfoncer les clous."

Un projet pour profiter du droit à bâtir concernant 16 000 m² sur le site

Ce qui signifie : donner envie à de nouvelles structures de s'installer sur le territoire. Cela grâce au développement de l'offre de formation, déjà bien présente à Arles avec notamment l'IUT, MOPA, l'ENSP, et à la création d'un "lieu Totem" comme le définit l'élu : "Au-delà de Luma, pour nous, pouvoirs publics, c'est les Papeteries Étienne." Le lieu accueille déjà les Rencontres de la photo et, depuis peu, la compagnie Ilotopie, tout droit montée de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Archéomed pourrait aussi y prendre ses quartiers d'ici 2020. Restera à définir un projet pour profiter du droit à bâtir concernant 16 000 m² sur le site d'ici 2024.

Mais la mise à disposition d'un espace ne suffit pas : il faut aussi attirer de nouveaux acteurs sur place. "Notre stratégie, c'est d'adopter une démarche proactive, d'aller vers l'extérieur et d'attirer, dire que le réseau, la mutualisation de moyens dont les entreprises ont besoin se trouvent à Arles" explique David Grzyb.

C'est le rôle, notamment, du Pôle industrie culture et patrimoine (PICP), qui regroupe les acteurs du secteur. Sur le territoire, ils sont tout de même 154. Ce qui ouvre de nombreuses perspectives en termes de synergie, un argument important pour des structures souvent petites : 75 % des entreprises déjà présentes emploient moins de 10 salariés.

Le chiffre d'affaires généré par la filière est estimé entre 250 et 300 millions

Ce sont justement ces acteurs qui sont destinés à assurer la promotion du territoire, en se faisant chacun dans son domaine, ambassadeur. Chacun pouvant recevoir son "kit d'ambassadeur", allant du badge et d'une mention sur sa signature électronique à une plaquette de huit pages détaillant les opportunités à saisir actuellement à Arles, notamment aux Papeteries Étienne. Le PICP assure aussi un travail de prospection : il cible des entreprises à approcher, et les contacte pour leur proposer de s'installer sur le territoire.

Car les entreprises de la culture et du patrimoine déjà présentes ici rayonnent déjà dans pas mal de parties du monde : Atlas et son collège des traducteurs est connu de Buenos Aires à Saint-Petersbourg ; Géopat, spécialiste des méthodes non destructives de contrôle du patrimoine ancien, a récemment réalisé le diagnostic de la façade en pierre de l'ambassade de France à New Delhi ; la compagnie Ilotopie réalise ses spectacles sur l'eau dans l'Europe entière ; le groupe F. illumine la tour Eiffel... L'enjeu est de taille pour le Pays d'Arles : le chiffre d'affaires généré par la filière est actuellement estimé entre 250 et 300 millions d'euros. Et tous peuvent en profiter selon David Grzyb : "Derrière cette économie, il y a des emplois accessibles au plus grand nombre, les besoins ne correspondent pas nécessairement à des gens très diplômés."

Source: La Provence Arles