[ BUDGET - PAYS D'ARLES ] Près d'un million d'euros consacré à la politique de la ville

25 avril 2019 à 11h37 par sarah rios

RADIO CAMARGUE

120 projets sont menés dans les 4 quartiers désignés prioritaires sur le territoire d'ACCM.

Sébastien Mozol est le directeur du Pôle formation du Pays d'Arles (PFPA), l'un des 70 opérateurs qui portent les actions financées dans le cadre du contrat de ville.
Sur le territoire de l'interco, il s'agit de Barriol, Griffeuille et Trébon pour Arles et du Centre historique-Les Ferrages pour Tarascon. Lesquels représentent environ 14 000 habitants. Ici, la politique de la ville s'applique via un contrat de ville (sur 6 ans) qui prévoit le soutien financier à des actions en direction des populations les plus fragiles ainsi que l'animation de dispositifs et le développement de projets thématiques toujours au profit de ces habitants (lire ci-dessous).

Cette année, dans le cadre du contrat de ville, ce sont plus d'un million d'€ d'actions qui ont été financées (500 000€ par ACCM, 300 000€ par l'État, 100 000€ par le Département et le reste par les bailleurs). Une somme grâce à laquelle il a été possible de réaliser près de "120 projets (dont 60 reconduits de l'année dernière, Ndlr) portés par près de 70 opérateurs extérieurs, dont la grosse majorité sont des associations", ajoute Yannick Barbeau.

Et parmi ces partenaires associatifs, on retrouve le PFPA (Pôle formation du Pays d'Arles) dont l'objectif est de promouvoir l'insertion sociale et professionnelle. Via le contrat de ville, les équipes du PFPA travaillent sur plusieurs thématiques en direction de différents publics : comme celle de la lutte contre la fracture numérique, "avec des ateliers d'une demi-journée chaque semaine dans les maisons de quartiers des trois QPV d'Arles", détaille Sébastien Mozol, directeur du PFPA. "Nous proposons également de l'accompagnement scolaire sur Tarascon, à destination des collégiens, à raison de trois soirées par semaine. 30 à 40 collégiens bénéficient de cette aide. En ce moment, nous sommes en plein dans les révisions du brevet." Et puis il y a aussi "l'action de sociabilisation linguistique qui vise à acquérir de l'autonomie dans les actes de la vie quotidienne, le public est en grande majorité composé de femmes. Cela participe à rompre l'isolement et aide à l'insertion", ajoute Sébastien Mozol. Ces trois actions (pour un montant de 62 500€) sont des exemples concrets de dispositifs en place sur le terrain. Et d'autres pourraient voir le jour prochainement. "Nous sommes en train de monter un partenariat avec ACCM pour un projet autour du préapprentissage, lequel pourrait être opérationnel dès la rentrée 2019." "Il s'agira d'un dispositif de préparation à l'apprentissage afin que les élèves et les employeurs de toutes filières puissent se retrouver", ajoute Nora Mebarek. La vice-présidente ACCM déléguée aux politiques de solidarité territoriale et de la ville regrettant au passage que "la politique de la ville ne soit plus une ambition forte de l'Etat. Depuis le refus de la proposition de Jean-Louis Boorlo, les quartiers populaires sont les grands oubliés. Le nombre de décrocheurs scolaires augmente en collège et lycée et aucune alternative n'est proposée." Ce nouveau dispositif viendra donc compléter un programme d'actions déjà très riche.

Au contrat de ville, s'ajoute un autre élément développé en complément par l'ACCM : celui de la solidarité territoriale. C'est ainsi que sont montées des actions de proximité à Mas-Thibert et à Saint-Martin-de-Crau notamment, que sont financés les accès aux droits et aux aides pour les victimes (y compris le fonctionnement de la Maison de la Justice et du Droit) ainsi que des travaux de proximité du cadre de vie.

Un peu d'histoire

La politique de la ville désigne la politique mise en place par les pouvoirs publics afin de revaloriser les zones urbaines en difficulté et réduire les inégalités et les écarts de développement entre les territoires. Cette politique a été initiée en France il y a une trentaine d'années, alors que le "problème des banlieues" émergeait, car pauvreté et chômage restaient plus élevés dans ces quartiers. Plusieurs mesures et dispositifs se sont succédé et superposés au cours des années. Le gouvernement a entrepris en 2014 une réforme de la politique de la ville avec la loi pour la ville et la cohésion urbaine. De nouveaux contrats de ville (CV) succèdent aujourd'hui aux contrats urbains de cohésion sociale (Cucs), pour une durée de six ans : 2015 - 2020 (la durée du mandat municipal et intercommunal). Ils constituent le cadre d'action d'une politique de la ville profondément rénovée.

Les habitants appelés à participer

En ce qui concerne le second volet du contrat de ville, celui de l'animation de dispositifs et du développement de projets, quatre axes prioritaires ont été définis : la réussite éducative avec le PRE (Programme de réussite éducative) en cours de lancement, le cadre de vie avec le groupe projet GUSP (gestion urbaine sociale de proximité), l'emploi avec le préapprentissage et le dispositif des emplois francs et enfin, la participation des habitants.

Ce dernier axe s'appuie notamment sur l'existence des Conseils de citoyens mais aussi sur le Fonds de participation des habitants (FPH). Qu'es acò ? Le FPH est un outil au service des habitants pour financer et accompagner des micro projets à l'échelle du quartier contribuant ainsi au "mieux vivre ensemble" que ce soit via l'amélioration du cadre de vie, le développement du lien social et solidaire, l'animation de l'espace public... Vous voulez organiser un moment convivial (repas, fête), un atelier de création pour décorer le quartier (fresque), une animation de rue (musique ou autre)... ? Une aide financière pouvant aller jusqu'à 500€ peut être proposée par une commission, après examen du projet. Les habitants, les associations mais aussi les établissements scolaires en relation avec les habitants peuvent prétendre à ce fonds.

Toutes les infos auprès d'ACCM, service "politique de la ville" au 04 86 52 60 20.

Source : laprovence