[ Justice ] Une avocate face au conseil de discipline après un procès très médiatisé

L’avocate de deux prévenus jugés dans l’affaire des viols de Mazan comparait ce mercredi devant le conseil de discipline.

Modifié : 9h37

[ Justice ] Une avocate face au conseil de discipline après un procès très médiatisé

Une audience disciplinaire sous haute attention

Mercredi, à Nîmes, une avocate spécialisée en droit pénal devra répondre d’un « manque de modération » devant le conseil de discipline. Son comportement en ligne, et notamment plusieurs vidéos diffusées sur Instagram au fil du procès des viols de Mazan l’an passé, lui est reproché.

Ces publications avaient suscité un vif débat dans le monde judiciaire. Pour certains, elles témoignaient d’un usage trop léger des réseaux sociaux dans un contexte hautement sensible. Pour d’autres, elles relevaient simplement de l’expression d’un point de vue professionnel, sans intention de nuire ni d’influencer la procédure.

Ses avocats plaident le respect d’une liberté fondamentale : celle d’exprimer une analyse ou un ressenti sur une affaire en cours, tant que cela ne compromet ni le secret professionnel ni la sérénité des débats. Ils assurent que plusieurs extraits retenus à son encontre ont été sortis de leur contexte, dénaturant leur sens initial.

La ligne est toutefois ténue. La profession impose une rigueur et une prudence qui dépassent le cadre ordinaire des prises de parole publiques. C’est précisément cette frontière qui sera examinée au cours de cette audience disciplinaire.

Si les faits sont retenus, l’avocate encourt une sanction lourde : jusqu’à un an et demi d’interdiction d’exercer. Une décision qui pourrait faire jurisprudence à l’heure où magistrats, avocats et auxiliaires de justice utilisent de plus en plus les réseaux sociaux comme espace d’information, de pédagogie… ou de communication.

Le verdict pourrait ainsi dépasser le simple cadre individuel et peser sur les pratiques numériques de toute la profession.