[ FAIT DIVERS ] Affaire Hédi: Du nouveau qui semble accabler les policiers

4 octobre 2023 à 9h04 par sarah Rios

[ FAIT DIVERS ] Affaire Hédi: Du nouveau qui semble accabler les policiers
Crédit : [ FAIT DIVERS ] Hédi: Du nouveau qui semble accabler les policiers

Peut-être un tournant dans l’affaire Hédi... ce jeune marseillais blessé par un tir policier de LBD pendant les émeutes urbaines dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille. Quatre policiers commettent des violences sur un garçon de 20 ans coupable d’aucun délit. Alors que les agents de la BAC nient ou minimisent toujours les faits, ces images semblent plutôt accabler les policiers.. Nos confrères de Médiapart ont publié les images de vidéo surveillance. On y voit le jeune Hédi croiser des policiers et partir en courant. Un des policiers de la bac lui tire au LBD dans le dos. Hédi est ensuite emmené dans un coin de rue avant d’être roué de coups. des images qui remettent en cause la question de la légitime défense et de la distance de tir du LBD. Le policier marseillais, tireur présumé, a passé 40 jours en détention. 

Malgré la piètre qualité des images, une ombre montre la chute d’Hedi au sol. Relevé ensuite par un autre agent, il est entraîné au coin de la rue, à l’abri des regards. Une balayette plus tard, Hedi est de nouveau à terre et subit alors les coups violents des agents de la BAC. Des coups de pied et de poing clairement visibles sur ces autres images. Le jeune homme sera finalement relâché quelques instants plus tard.

De nombreuses incohérences

Durant ces « 44 secondes » de violence, de nombreux éléments viennent contredire la version des policiers. Durant leurs auditions, ils avaient notamment évoqué la présence de jets de projectile dans leur direction ce soir-là. Mais comme constaté par Mediapart sur les images de vidéosurveillance, aucun jet de pierre -ou tout autre objet- n’est visible entre l’arrivée des policiers dans la rue à 1h51 et leur départ en voiture à 2h05.

L’autre incohérence largement mise en lumière par ces révélations, c’est la distance du tireur au LBD par rapport à Hedi. Lors de son audition, le policer de la BAC avait affirmé qu’il se trouvait à « 10-15 mètres, peut-être 15-20 mètres » de Hedi au moment de son tir.

Pourtant, les constatations de Mediapart, compte tenu des caméras et de l’emplacement des protagonistes dans l’espace urbain, laisse à penser que la distance de tir de tir était plutôt entre 5 mètres et 8,15 mètres. Interrogée, la Direction générale de la police nationale (DGPN) n’a pas été en mesure de confirmer à Mediapart la distance minimale à respecter.

Parmi les autres points nébuleux, l’implication de la commandante de la BAC, qui a toujours nié avoir assisté aux violences, mais qui semble pourtant présente juste après le tir de LBD ayant touché Hedi à la tête.

Invité à réagir, l’avocat d’Hedi, Jacques-Antoine Preziosi, « ne voit pas comment la commandante peut échapper à une mise en examen », confie-t-il au Parisien après la découverte de ces nouvelles images, qu’il juge d’ailleurs de bien meilleure qualité que celles mises à disposition durant la procédure.

Mises en lumière par Mediapart, la légitimité du tir de LBD et l’implication de la commandante de la BAC font partie des points sur lesquels l’enquête ouverte par le parquet de Marseille doit encore statuer.

 

Source: Huffingtonpost.fr/Mediapart