[ Société ] Féminicides : un rapport accablant relance l’urgence d’agir
En pleine journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, un nouveau rapport sur la prévention des féminicides vient d’être remis au garde des Sceaux.
Un rapport qui met en lumière des failles persistantes
Le document transmis au ministre de la Justice dresse un constat dur mais nécessaire : malgré les dispositifs existants, la prévention des féminicides souffre encore de lacunes majeures. Coordination insuffisante entre les services, suivi défaillant des auteurs violents, manque de formation des professionnels… les conclusions soulignent la nécessité de renforcer les mécanismes d’alerte et de protection.
Ce rapport, qualifié de « choc » par plusieurs acteurs associatifs, rappelle l’ampleur de l’enjeu : chaque féminicide est précédé de signaux qui auraient pu, ou dû, alerter.
En l’espace de quelques jours, cinq femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Cinq vies, cinq familles brisées, et autant d’histoires qui rappellent que les violences conjugales restent un fléau profond et durable.
Ces drames successifs mettent une pression supplémentaire sur les institutions, appelées à accélérer la mise en œuvre de réformes ambitieuses.
Face à l’urgence, la ministre Aurore Bergé présente un projet de loi contenant plusieurs mesures structurantes.
Parmi elles, un contrôle annuel du casier judiciaire pour les professionnels travaillant au contact des enfants, une demande de longue date des associations de protection de l’enfance.Autre avancée majeure : la fin automatique du droit de visite en cas d’enquête pour inceste, tant que la procédure n’a pas établi les faits. Une mesure destinée à éviter des situations de mise en danger signalées depuis des années.
Ce texte pourrait marquer un tournant dans la manière dont les institutions prennent en charge les violences intrafamiliales.
Si les annonces marquent des progrès indéniables, les acteurs de terrain rappellent qu’une loi ne suffit pas : elle doit être appliquée, financée, et accompagnée de formations adaptées. La lutte contre les violences faites aux femmes repose sur un réseau complet, justice, police, santé, éducation, qui doit progresser de manière coordonnée.