[ Société ] Vente de vin à prix cassé chez Lidl: les syndicats dénoncent
Une bouteille de Bordelais à 1,89 € chez Lidl alarme les syndicats viticoles, qui dénoncent une menace pour l’avenir de la filière. Analyse d'une situation critique.
Les syndicats viticoles tirent la sonnette d’alarme
Vous l’avez peut-être repérée entre deux rayons de pâtes et de conserves : cette bouteille de Bordelais affichée à 1,89 € chez Lidl ? une promotion agressive qui choque autant qu’elle interroge. Car derrière cette étiquette alléchante se cache une réalité bien plus amère pour les producteurs.
Stéphanie Sinoquet, directrice du syndicat viticole des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieurs, monte au créneau. Elle alerte : à ce prix-là, le vin est vendu en dessous du coût réel de production. « Le prix du tonneau est estimé entre 720 et 840 €, à 1,89 € la bouteille, on est très loin du compte », explique-t-elle.
Ce type d’opération commerciale, bien que légale, met en danger l'équilibre économique des exploitations. Car si les grandes surfaces jouent sur les volumes et les prix d'appel pour attirer les consommateurs, ce sont les premiers maillons de la chaîne, les agriculteurs et les viticulteurs qui trinquent.
Face à cette situation, les syndicats viticoles et agricoles réclament un encadrement plus strict. Ils souhaitent que la notion de vente à perte soit appliquée dès l’achat de la matière première agricole, afin de garantir un revenu minimum aux producteurs.
Ce débat relance une question essentielle : que paie-t-on vraiment lorsqu’on achète une bouteille à moins de deux euros ? Un savoir-faire ? Un terroir ? Ou seulement une image bradée d’un produit de qualité ?
Les professionnels rappellent que derrière chaque bouteille, il y a des hommes, des femmes, des terres cultivées avec soin, des investissements, des risques climatiques. Et que brader le vin, c’est aussi brader une culture, une histoire, une économie locale.