[ SECURITE ] Dépôts sauvages à Istres : caméras votées, tensions au conseil municipal
À Istres, la lutte contre les dépôts sauvages a animé les débats du dernier conseil municipal. La majorité a validé l’installation de sept caméras de surveillance pour plus de 67 000 euros. Une décision qui fait polémique : l’opposition dénonce une mesure incohérente alors que les professionnels restent exclus de la déchetterie publique.
Alors que les dépôts sauvages continuent de dégrader les abords de la ville et certaines zones périphériques, la majorité municipale a décidé de renforcer les moyens de surveillance. Sept nouvelles caméras vont être déployées sur les points les plus sensibles du territoire, pour un investissement de plus de 67 000 euros, financé en partie par la commune. Pour le maire et son équipe, il s’agit d’un outil nécessaire pour "identifier et sanctionner les auteurs de ces incivilités environnementales", trop souvent impunies jusqu’à présent. La collectivité rappelle que le coût du ramassage de ces déchets illégaux pèse lourdement sur les finances publiques, et qu’une réponse dissuasive s’impose. "Nous devons protéger notre cadre de vie. Il n’est plus tolérable que certains se débarrassent impunément de gravats, électroménagers ou déchets verts sur des terrains publics ou privés", a déclaré un élu de la majorité.
Mais la mesure ne fait pas l’unanimité. L’opposition a vivement réagi en dénonçant un paradoxe : les professionnels, exclus depuis plusieurs mois de la déchetterie municipale, se retrouvent sans solution adaptée pour évacuer leurs déchets. Et ce sont précisément ces mêmes professionnels qui risquent désormais des amendes s’ils sont surpris à déposer leurs matériaux ailleurs. "On interdit aux artisans et commerçants l’accès à la déchetterie publique, puis on les menace de caméras s’ils déposent ailleurs. C’est incohérent et injuste", a pointé un conseiller de l’opposition. "Il faut leur proposer des alternatives viables avant de sanctionner."
Au-delà de la polémique sur la vidéosurveillance, le débat a relancé une réflexion plus large sur la gestion des déchets professionnels dans la commune. Plusieurs élus ont plaidé pour une concertation avec les entreprises locales et l’examen de solutions intermédiaires, comme des créneaux dédiés à la déchetterie ou la création d’un site spécifique.
La délibération a finalement été adoptée, mais le climat reste tendu entre majorité et opposition, sur fond de désaccord persistant quant aux méthodes de lutte contre les incivilités et à la place réservée aux professionnels dans la gestion municipale des déchets.