France–Pologne : un traité stratégique pour une défense européenne renforcée

La France et la Pologne ont signé ce vendredi à Nancy un traité d’amitié et de coopération renforcée, incluant une clause de défense mutuelle. Un accord qui marque un tournant dans les équilibres stratégiques en Europe.

Modifié : 9 mai 2025 à 17h52 par César Chahat-Franco

Le premier ministre polonais, Donald Tusk et Emmanuel Macron à Nancy, le 9 mai 2025

Crédit : CHRISTOPHE PETIT TESSON/AFP

À l’heure où la guerre en Ukraine s’enlise et où le désengagement américain en Europe inquiète, Paris et Varsovie scellent un partenariat de sécurité inédit, destiné à réaffirmer leur solidarité bilatérale. Ce traité, signé à Nancy entre Emmanuel Macron et Donald Tusk, inclut une clause de soutien réciproque en cas d’agression, ainsi qu’une ouverture à la coopération dans le domaine de la dissuasion nucléaire. 


« La clause de soutien mutuel en cas d’agression est l’essence même de ce traité », a déclaré Donald Tusk, le Premier ministre polonais, saluant un accord qui selon lui va « changer la donne » en matière de sécurité. En toile de fond, la menace persistante de la Russie et les incertitudes liées à un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche poussent Varsovie à diversifier ses alliances militaires au sein de l’Europe. 


La France, puissance nucléaire, apparaît comme un partenaire stratégique de poids, alors que l’Union européenne tente de s’affranchir de sa dépendance sécuritaire envers les États-Unis. Emmanuel Macron, favorable à une autonomie stratégique européenne, s’est dit prêt à « ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen ». 


Pour Varsovie, engagée dans une modernisation accélérée de son armée, ce traité est aussi un signe de reconnaissance de son rôle croissant sur le flanc est de l’Europe. Forte de ses 38 millions d’habitants et d’un soutien résolu à l’Ukraine, la Pologne s’impose comme un acteur militaire majeur au sein de l’UE.