[ Education ] Apprentis sous pression : la réforme inquiète les étudiants du Sud
Des étudiants du Gard et des Bouches-du-Rhône s’inquiètent des nouvelles modalités de financement des contrats d’apprentissage.
Une participation financière imposée aux employeurs dès le Bac+3 suscite l’inquiétude dans le Gard et les Bouches-du-Rhône
Depuis ce mardi, un vent d’inquiétude souffle sur de nombreux jeunes en alternance dans le sud de la France. Une réforme, passée relativement inaperçue jusqu’à son application, vient bouleverser les modalités de financement des contrats d’apprentissage à partir du niveau Bac+3.
Désormais, les entreprises doivent s’acquitter de 750 euros supplémentaires par contrat, une mesure destinée à renforcer les moyens des centres de formation. Mais du côté des étudiants, l’inquiétude monte.
L’objectif affiché de cette nouvelle contribution est clair : mieux financer les CFA (centres de formation d’apprentis), souvent en difficulté pour encadrer et accompagner les alternants dans des formations de plus en plus techniques et exigeantes.
Mais cette mesure financière, qui s’applique uniquement aux niveaux post-Bac+2, a pour conséquence directe de faire hésiter certains employeurs à signer ou reconduire des contrats, surtout dans les secteurs déjà fragiles économiquement.
Dans le Gard et les Bouches-du-Rhône, plusieurs étudiants interrogés avouent leur stress face à cette incertitude soudaine. Louise, 21 ans, actuellement en licence professionnelle, ne cache pas son anxiété : « Mon tuteur m’a dit qu’ils devaient réfléchir, que 750 euros de plus, ce n’est pas rien pour eux. J’ai peur que mon entreprise ne me garde pas l’an prochain. »
Même son de cloche chez Théo, en alternance dans une PME à Arles : « On est plusieurs apprentis dans ma boîte. On se demande tous si on va être renouvelés. On travaille dur, mais là, on a l’impression de devenir un poids. »
Du côté des centres de formation, l’analyse est plus nuancée. Si certains saluent une mesure qui va permettre d’améliorer les équipements et le taux d’encadrement, d’autres redoutent un effet inverse à celui escompté : la baisse du nombre de contrats signés, notamment dans les niveaux supérieurs.
Pour les étudiants concernés, cette réforme soulève de nombreuses questions. Vont-ils pouvoir terminer leur formation ? Trouveront-ils une entreprise prête à investir davantage ? Le flou persiste.