[ SPORT - FOOTBALL ] OM-Atalanta : le Vélodrome prêt à trembler

L’OM reçoit une Atalanta favorite ce jeudi soir dans un stade qui va vivre le grand frisson européen, deux semaines après la qualification épique contre Benfica.

2 mai 2024 à 15h20 par Ludovic FERRO /Laprovence.com

[ SPORT - FOOTBALL ] OM-Atalanta : le Vélodrome prêt à trembler
Crédit : Franck Pennant

Lundi 15 avril dernier, alors que l’Olympique avait encore un but à rattraper et ne partait pas franchement favori avant le retour contre Benfica, Jean-Louis Gasset s’est posé devant sa télé pour observer attentivement l’Atalanta se saborder contre l’Hellas Vérone (2-2). Les Bergamasques venaient de l’emporter quatre jours avant à Liverpool (3-0 à l’aller, 0-1 au retour) et le rusé entraîneur héraultais voulait tremper un orteil dans les demi-finales de Ligue Europa, sans avoir aucune assurance de les retrouver à ce stade.

Gasset a payé pour voir et il a bien fait : les Italiens se présentent ce jeudi soir au Vélodrome, pour la dernière européenne de la saison dans une enceinte du boulevard Michelet qui sera presque trop petite vu le nombre de frustrés qui n’ont pu trouver une place. Et peu importe si les Olympiens partent outsiders de la double confrontation, ils n’étaient pas vraiment favoris non plus avant Villarreal et Benfica, deux escouades certes nettement inférieures à la "Dea" façonnée par le guide Gasperini. Gian Piero, 66 ans, dans un cycle toujours en cours de 8 saisons, face à Jean-Louis, 70 printemps, à deux semaines et demi (peut-être trois si l’OM va en finale) de la fin de sa mission de 100 jours, ce qui est révélateur d’une différence de stabilité entre deux clubs qui n’ont pas la même culture.

En juin 2016, lorsque le "Gasp" a été nommé à Bergame pour instaurer son jeu intense à base de pressing, de 3-4-2-1 et de marquage individuel (très proche des principes d’Igor Tudor), pour bâtir, pierre après pierre, une machine qui faillit éliminer le PSG en quart de Ligue des champions en 2020, Franck Passi entraînait une institution à la dérive qui allait être vendue à Frank McCourt quatre mois plus tard. Neuf entraîneurs au style de jeu parfois opposés se sont succédé sur le banc éjectable du Vel’, aucun n’a remporté de titre. Ceci sera toutefois anecdotique sous les coups de 21h, le niveau des Nerazzurri, meilleure formation affrontée cette saison derrière Paris, un peu moins.

3 demies de C3, 3 qualifications

L’OM, "pas la meilleure équipe de Ligue 1", dixit Gasset, est aussi un cran en dessous, sur le papier et dans la pratique, des trois autres rescapés (Roma et Leverkusen dans l’autre demie) de la C3. Mais dans un dernier carré, chacun des participants a 25 % de chances de soulever le trophée le 22 mai prochain à Dublin. "Le rôle de favori ou non compte peu, ce qui compte est comment l’on joue sur le terrain. C’est sûr que l’on a plus de crédibilité parce qu’on a éliminé Liverpool, mais on repart à zéro demain (lire ce jeudi, Ndlr)", évacuait Gasperini ce mercredi.

Son homologue français prévenait tout son monde : "Ce n’est pas le nom le plus ronflant qu’on ait eu à jouer, mais l’adversaire est un exemple." La réciproque est vraie. L’entraîneur italien et Mario Pasalic, présents dans la salle de presse du Vélodrome hier, ont peut-être remarqué toutes les Unes de journaux contant les exploits européens d’un OM qui joue ce soir une qualif’ pour une finale pour la 9e fois, quand l’Atalanta est au rendez-vous d’un dernier carré continental pour la deuxième fois seulement.

Les petites et la grande coupes d’Europe sont désormais dans l’ADN marseillais depuis 35 ans et la petite musique qui revient à intervalles réguliers au printemps enivre à chaque fois tout un peuple. "Ce n’est pas qu’un club, c’est une ville entière qui joue une demi-finale de coupe d’Europe, les gens ne me parlent que de ça. J’aimerais qu’on fasse une grande fête (ce jeudi)", confirme Gasset, qui est peut-être au courant qu’une fois passés les quarts de C3, l’OM est toujours allé jusqu’en finale. Bologne, Newcastle et Salzbourg avaient trépassé face à Laurent Blanc, Didier Drogba, Dimitri Payet and co, et le Vélodrome, surtout contre les Anglais ou les Autrichiens, s’était embrasé comme jamais. Après 1999, 2004, 2018, c’est désormais pour les beaux yeux d’Aubameyang et les siens qu’il est prêt à trembler. Une fois de plus.